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jeudi 30 octobre 2025

2,5 millions de véhicules électriques au Maroc dès 2035

Le Maroc pourrait couvrir la quasi-totalité de sa demande en électricité grâce à un duo encore sous-exploité : le solaire sur toiture et les véhicules électriques. C’est ce que révèle un rapport présenté jeudi à Rabat par l’Initiative IMAL pour le Climat et le Développement, premier think tank climatique d’Afrique du Nord.

Selon ce document, les toits des bâtiments, combinés à des systèmes de stockage d’énergie et à une flotte de véhicules connectés au réseau, offrent un levier décisif pour rendre le système électrique plus résilient, plus compétitif et aligné avec les objectifs climatiques du Royaume. Cette stratégie s’inscrit dans la vision du Nouveau Modèle de Développement, qui prévoit de tripler la capacité installée en énergies renouvelables à l’horizon 2030.

L’étude s’appuie sur les projections de la Stratégie Nationale Bas-Carbone, selon lesquelles le Maroc pourrait compter 2,5 millions de véhicules électriques en circulation en 2035. Ces véhicules, dotés de la technologie Vehicle-to-Grid (V2G), pourraient restituer de l’électricité au réseau. Leur capacité de stockage équivaudrait à près de 91 % de la demande nationale.

En intégrant ces véhicules à un maillage solaire urbain, notamment via des installations photovoltaïques sur les toitures, le Maroc pourrait non seulement sécuriser son approvisionnement, mais aussi alléger sa dépendance aux énergies fossiles importées. Cette mobilité intelligente permettrait de moduler la demande, stabiliser le réseau et améliorer la flexibilité du système.

Les retombées économiques et sociales sont elles aussi notables. D’ici 2035, cette approche décentralisée pourrait générer environ 43 000 emplois, répartis dans toutes les régions. Elle contribuerait également à renforcer la solidarité énergétique nationale, en donnant aux citoyens et aux territoires un rôle actif dans la production.

IMAL appelle à des réformes pour accompagner ce tournant. Parmi ses recommandations figurent la mise en œuvre de la loi 82-21 sur l’autoproduction dès 2026, le développement de réseaux intelligents, l’adoption de tarifs dynamiques et la création d’un fonds national pour soutenir les ménages et les PME souhaitant s’équiper.

Le rapport insiste aussi sur la nécessité de revoir les codes du bâtiment afin d’y intégrer des normes vertes, et de structurer une gouvernance plus cohérente entre les institutions. Il plaide enfin pour une plateforme dédiée à la mobilité électrique, baptisée « V2X Maroc », destinée à connecter l’ensemble des usages de la voiture au réseau électrique.

Pour porter cette vision sur le terrain, l’Initiative IMAL prévoit de présenter ses propositions dans les régions, en collaboration avec des acteurs locaux et l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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