Les finances des collectivités territoriales marocaines poursuivent leur dynamique positive. Selon le dernier Bulletin mensuel de statistiques des finances locales publié par la Trésorerie Générale du Royaume, l’exécution des budgets des collectivités territoriales a généré un excédent global de 3,2 milliards de dirhams à fin février 2025, contre 2,2 milliards de dirhams un an auparavant.
Cet excédent, qui inclut un solde positif de 11 millions de dirhams issus des comptes spéciaux et des budgets annexes, permettra de financer les engagements de dépenses de 2025. Plus largement, l’ensemble des excédents cumulés des collectivités territoriales atteint 62,3 milliards de dirhams, intégrant les reliquats des années précédentes. Ces montants sont destinés à couvrir les dépenses engagées et non encore payées, notamment celles relatives aux salaires, à la gestion des services publics, aux charges d’électricité et d’eau, ainsi qu’aux intérêts de la dette. À noter que les communes représentent 61,3 % de cet excédent global, confirmant leur poids dans la gestion budgétaire locale.
Les recettes ordinaires des collectivités territoriales se sont établies à 5,731 milliards de dirhams à fin février 2025, marquant une hausse de 26,3 % par rapport à la même période en 2024. Cette progression est portée par l’augmentation de 43,9 % des ressources transférées par l’État, qui atteignent 3,428 milliards de dirhams, et par la progression de 9,6 % des recettes gérées directement par les collectivités territoriales. En revanche, les recettes gérées par l’État pour le compte des collectivités ont légèrement reculé de 2,4 %.
La fiscalité reste le moteur principal des recettes locales, représentant 87,1 % des revenus des collectivités. Les recettes fiscales des collectivités territoriales ont bondi de 28,3 % sur un an pour atteindre 4,992 milliards de dirhams. Cette hausse s’explique principalement par une forte progression des impôts directs, en hausse de 56,7 %, notamment l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu, ainsi que par une augmentation de 18,3 % des impôts indirects. La taxe sur la valeur ajoutée, qui constitue 49,1 % des recettes globales des collectivités territoriales, reste un levier clé de financement.
En revanche, les ressources gérées par l’État pour le compte des collectivités ont reculé de 2,4 %, s’établissant à 457 millions de dirhams. Cette baisse est due à un repli des taxes locales, notamment la taxe de services communaux, la taxe professionnelle et la taxe d’habitation.
Côté dépenses, les collectivités territoriales ont engagé 2,346 milliards de dirhams à fin février 2025, en légère hausse de 1,7 % par rapport à l’an dernier. Cette augmentation s’explique par une progression de 7 % des dépenses de personnel, soit 122 millions de dirhams supplémentaires. En parallèle, les dépenses des autres biens et services ont reculé de 13,6 %, soit une baisse de 71 millions de dirhams, tandis que les charges d’intérêts de la dette ont diminué de 27,5 %, représentant 11 millions de dirhams en moins.
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