Face à une série d’attaques informatiques qui ont visé plusieurs administrations publiques depuis le printemps, les autorités marocaines haussent le ton. Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, dirigé par Amal El Fallah Seghrouchni, a engagé un plan d’action destiné à muscler la cybersécurité des services de l’État.
Le dispositif s’articule autour d’une stratégie progressive, centrée sur l’anticipation et la réactivité. Des audits réguliers vont scruter les failles potentielles des systèmes informatiques de l’administration, avec des mesures correctives immédiates à la clé. L’achat de matériels et logiciels sera désormais conditionné au respect de normes strictes en matière de sécurité. Pour contenir les intrusions, des pare-feu nouvelle génération sont en cours d’installation, ciblant les zones les plus exposées.
La coordination entre institutions figure également au cœur de la réforme. Le ministère entend structurer les réponses en cas d’incident numérique, en améliorant les échanges et la prise de décision entre les entités concernées.
Mais la sécurisation des outils ne saurait suffire sans un accompagnement humain. L’administration publique déploie donc un volet de formation destiné à familiariser les agents aux réflexes de base en matière de cybersécurité. Ces sessions sont conduites en partenariat avec la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information, pour diffuser une culture de vigilance à tous les niveaux.
Début juin, un centre dédié à l’innovation en cybersécurité a ouvert ses portes à Rabat, fruit d’un partenariat entre l’État et l’Université Mohammed V. Cette structure vise à favoriser la recherche, à soutenir les jeunes pousses du secteur et à former de nouveaux profils dans un domaine devenu prioritaire.
En 2024, le Maroc se classait parmi les meilleurs élèves du Global Cybersecurity Index, publié par l’Union internationale des télécommunications, avec un score de 97,5 sur 100. Une reconnaissance qui souligne les efforts menés sur le plan juridique, technique et organisationnel. Mais dans un environnement où les menaces se renouvellent sans cesse, le Royaume entend désormais renforcer son arsenal.