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mercredi 25 juin 2025

Banques marocaines en Europe : vers un accord clé avec la France

Le Maroc s’active pour préserver la présence de ses banques en Europe face aux nouvelles règles imposées par Bruxelles. Une réunion entre les autorités marocaines et le Trésor français est programmée en juillet, avec pour objectif la finalisation d’un accord bilatéral autour de la directive CRD VI. Ce texte européen prévoit d’interdire aux banques non établies dans l’Union de fournir directement des services à des résidents de l’UE depuis leur pays d’origine.

L’annonce a été faite à Rabat par Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, à l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil de la banque centrale. Il a précisé que l’accord envisagé avec la France permettrait de préserver l’activité dite de “relais” assurée par les établissements marocains auprès des communautés marocaines installées en Europe.

Une fois cet accord entériné, d’autres discussions pourraient s’ouvrir avec des pays comme l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas ou l’Italie. L’enjeu est de taille, tant pour le secteur bancaire que pour les familles marocaines qui dépendent des transferts de fonds depuis l’étranger.

Pour défendre cet axe stratégique, une task-force a été constituée avec la participation des ministères des Affaires étrangères, de l’Économie et des Finances, de Bank Al-Maghrib et des principales banques du pays. Cette cellule a intensifié les échanges avec les instances européennes, notamment la direction en charge du dossier à la Commission. Un dialogue approfondi a également été mené avec les autorités françaises, permettant de clarifier les enjeux liés à cette activité pour la balance des paiements nationale.

Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, les transferts de fonds des Marocains de l’étranger devraient enregistrer une légère baisse en 2025, avant de repartir à la hausse en 2026, une fois le cadre réglementaire stabilisé.

Sur le plan monétaire, le Conseil de la banque centrale a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 2,25 %, en dépit d’une accélération de la croissance hors agriculture et d’une inflation désormais conforme à l’objectif de stabilité à moyen terme. BAM indique suivre avec attention la transmission des dernières baisses de taux vers l’économie réelle, en particulier le financement des très petites, petites et moyennes entreprises.

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