Sous les projecteurs de l’OLM Souissi, Rabat a vibré vendredi soir au rythme d’une rencontre rare entre deux univers de l’électro mondiale. Pour l’avant-dernière soirée du Festival Mawazine, Moblack et Lost Frequencies ont enchaîné les sets dans une ambiance magnétique, emportant le public dans un voyage sonore entre racines africaines et envolées pop.
Aux commandes du début de soirée, Moblack a offert une prestation à la hauteur de sa réputation. Le producteur italien, fer de lance de l’afro-house organique, a posé les bases d’un set envoûtant, mêlant textures électroniques profondes, rythmes tribaux et chants africains samplés avec finesse. Jouant sur la montée des intensités et des basses hypnotiques, il a plongé la foule dans une bulle immersive, entre méditation rythmique et exaltation collective.
Moment de grâce lorsque le beat s’est interrompu pour laisser place aux premières notes de « Sawt Al Hassan », revisité dans une version électronique épurée. Le drapeau marocain dans une main, l’artiste s’est tourné vers la foule, provoquant une salve d’applaudissements nourris. Un hommage fort à la culture du pays hôte, sobre et sincère.
Quelques instants plus tard, c’est une légende qui le rejoint sur scène. Salif Keita, figure majeure de la musique malienne, entre dans la lumière. Accompagné d’une guitare acoustique, il entonne « Yamore » dans une atmosphère suspendue. La rencontre entre la voix rauque du maître et les textures électroniques de Moblack crée un instant suspendu, célébration subtile d’un dialogue entre traditions et modernité.
Place ensuite à Lost Frequencies. Le DJ belge, connu pour ses tubes au succès planétaire, prend le relais avec un set à l’esthétique lumineuse. « Are You With Me », « Reality », « Crazy »… les titres s’enchaînent, servis par une scénographie sobre mais millimétrée. Son électro douce, accessible et taillée pour les grandes scènes, fait danser la foule sans rupture, entre montées mélodiques et drops calibrés.
La combinaison des deux performances offre un panorama large de l’électro actuelle, entre exploration afro et efficacité pop. Un choix de programmation judicieux pour cette soirée qui a rassemblé un public dense, conquis par la diversité de l’offre musicale.
Alors que le rideau s’apprête à tomber sur cette 20e édition, la scène OLM Souissi confirme sa place de cœur battant du Festival Mawazine. Le rendez-vous est donné ce samedi pour le final, avec les performances attendues de Lil Baby et El Grande Toto.