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lundi 21 juillet 2025

L’UNESCO, l’UM6P et OCP s’unissent pour l’avenir du continent

L’Université Mohammed VI Polytechnique, l’UNESCO et la Fondation OCP renforcent leur engagement conjoint en faveur du continent africain avec un nouveau programme de coopération doté de six millions de dollars sur trois ans. L’accord, signé par Mostapha Terrab, président du groupe OCP, et Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, s’inscrit dans la continuité d’un partenariat entamé en 2017, avec une ambition renouvelée : soutenir un développement fondé sur les savoirs, les technologies et les cultures africaines.

Cette nouvelle phase ne dissocie pas les champs d’action. L’éducation, la science, la technologie et le patrimoine culturel sont abordés comme des leviers interdépendants, au service d’un développement qui tire sa force des réalités locales. L’initiative repose sur un mécanisme de mise en œuvre partagé entre l’UNESCO et l’UM6P, avec le soutien opérationnel de la Fondation OCP.

Depuis huit ans, les trois partenaires avancent ensemble autour de valeurs communes : investissement dans les systèmes de savoirs, ancrage local de l’innovation, et valorisation des ressources culturelles africaines. Plutôt que d’imposer une méthode unique, le programme repose sur une architecture modulaire, structurée en cinq volets complémentaires. Chacun fait l’objet d’accords spécifiques, adaptés aux besoins et rythmes des thématiques traitées.

Mostapha Terrab souligne le rôle stratégique de ce partenariat, qu’il considère comme un moteur de transformation pour l’Afrique. L’intelligence artificielle, notamment, y est perçue comme un outil de valorisation culturelle et de souveraineté technologique. Audrey Azoulay, de son côté, rappelle que le continent africain reste au centre des priorités de l’UNESCO. L’enjeu est d’investir à la fois dans les savoirs, les communautés et les territoires.

Sur le plan technologique, l’initiative donne une place centrale à l’intelligence artificielle. L’un des objectifs est de mettre en œuvre les recommandations du Consensus africain de Rabat, en développant des modules de formation spécifiques, des programmes de recherche appliquée et des expérimentations dans les services publics. L’ambition est claire : permettre aux États africains de maîtriser ces technologies, non comme de simples utilisateurs, mais en tant qu’acteurs institutionnels capables d’en définir les usages et les normes.

L’enseignement supérieur est un autre axe structurant. À travers la plateforme Campus Africa, des dispositifs de bourses, de mobilité et de co-encadrement de recherches seront mis en place pour renforcer la coopération entre établissements africains. L’objectif est de construire des écosystèmes universitaires enracinés localement, moins dépendants des modèles importés et plus connectés aux besoins du continent.

Le programme intègre aussi le projet Histoire générale de l’Afrique, porté par l’UNESCO, avec pour ambition d’aider les universités à l’intégrer à leurs cursus. Des outils pédagogiques multilingues, des formations pour les enseignants et des systèmes de suivi accompagneront ce chantier.

Autre volet : le patrimoine culturel. Le programme Maou’root entend fédérer un réseau panafricain de professionnels de la conservation, en promouvant une approche communautaire et interdisciplinaire. Il s’appuie sur des formations ciblées, des outils de diagnostic et des échanges entre institutions, dans une optique de gouvernance patrimoniale rigoureuse et ancrée dans les contextes sociaux.

Enfin, sur les questions environnementales, des projets pilotes seront lancés dans des zones protégées pour tester des modèles de restauration des écosystèmes conciliant biodiversité, climat et développement économique. L’idée est de produire des références transférables, intégrant les interactions entre dynamiques naturelles, pressions socio-économiques et réalités institutionnelles.

À travers cette nouvelle étape, les trois partenaires réaffirment leur conviction que les avancées sur le continent passeront par des synergies entre production de savoirs, conception institutionnelle et expérimentations concrètes.

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