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mercredi 23 juillet 2025

En France, l’IA fait bondir les salaires jusqu’à 56 % en 2025

Les salaires dans les métiers liés à l’intelligence artificielle connaissent une envolée sans précédent. En 2025, la rémunération des professionnels maîtrisant ces compétences dépasse en moyenne de 56 % celle de leurs collègues, d’après une étude mondiale menée par le cabinet PwC, citée par La Tribune. L’analyse, qui s’appuie sur près d’un milliard d’offres d’emploi recensées sur six continents, confirme l’ampleur du phénomène.

Cette progression s’inscrit dans un bouleversement global du marché du travail. Avec la montée en puissance de l’IA générative, les entreprises revoient en profondeur l’organisation de leurs métiers, la nature des compétences recherchées et leur modèle de productivité. Selon PwC, cette mutation ne réduit pas les effectifs, elle les transforme.

En France, cette transition s’observe avec force. En 2024, plus de 166 000 offres d’emploi liées à l’intelligence artificielle y ont été publiées, un volume supérieur à celui de l’Allemagne ou du Royaume-Uni. Les secteurs les plus concernés, comme la finance ou les technologies logicielles, voient leur productivité multipliée par quatre entre 2018 et 2024. Dans les industries moins exposées, comme l’hôtellerie ou l’extraction minière, les gains restent modestes, autour de 9 %.

Cette dynamique s’accompagne d’un impact direct sur les performances économiques. Les entreprises les plus engagées dans l’usage de l’IA affichent une progression du chiffre d’affaires par employé trois fois supérieure à celle des secteurs peu concernés.

Les créations d’emplois suivent la même courbe. En France, le nombre de postes dits “augmentés” a bondi de 252 % entre 2019 et 2024. Pour les emplois partiellement automatisés, la hausse atteint 223 %. L’écart est frappant avec le Royaume-Uni, où la croissance ne dépasse pas 39 % pour les premiers, et 32 % pour les seconds. Aux États-Unis, les chiffres sont plus stables, voire en recul pour certaines fonctions.

Dans ce contexte, les besoins en formation et en acquisition de compétences s’intensifient. Philippe Trouchaud, directeur des technologies et des produits chez PwC France et Maghreb, insiste sur l’urgence pour les entreprises d’investir dans les savoir-faire, en misant sur le recrutement, la formation continue et les outils adaptés. Il y voit un moyen de rendre l’expertise accessible à tous et de renforcer la compétitivité de chaque salarié.

L’étude révèle aussi que les compétences associées aux métiers exposés à l’IA évoluent 66 % plus rapidement que dans les autres professions, un rythme bien supérieur à celui observé un an plus tôt.

Si de nombreux pays allègent leurs exigences en matière de diplômes dans les métiers liés à l’IA, la France prend une autre direction. Les fonctions enrichies par l’intelligence artificielle nécessitent désormais un diplôme dans 62 % des cas, contre 58 % en 2019. Pour les postes automatisés, cette exigence atteint 52 %, alors qu’elle n’était que de 4 % il y a cinq ans. En Allemagne, à l’inverse, ces taux sont en baisse.

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