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vendredi 22 août 2025

Contrôle au speedomètre reporté : faut-il aussi vérifier les revendeurs et importateurs ?

Le ministère du Transport et de la Logistique a annoncé, jeudi, le report de l’entrée en vigueur de la procédure unifiée de contrôle des cyclomoteurs à l’aide d’un speedomètre. Cette décision, prise en concertation avec le Chef du gouvernement et plusieurs acteurs concernés, vise à concilier impératifs de sécurité routière et réalités socio-économiques des usagers, dans un contexte marqué par la recrudescence des accidents impliquant ces engins.

Un dispositif initialement prévu pour août 2025

La mesure devait entrer en application à la suite d’une note adressée, le 6 août 2025, par l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Elle prévoyait l’instauration d’un dispositif de contrôle uniforme destiné à limiter les modifications techniques illégales sur les deux-roues. Validée par la commission de veille relevant de la commission permanente de la sécurité routière, cette réforme devait notamment cibler les excès de vitesse résultant d’altérations non conformes.

Des chiffres alarmants

En 2024, pas moins de 1.738 décès liés aux cyclomoteurs ont été enregistrés, représentant 43 % de l’ensemble des victimes d’accidents de la circulation. La majorité de ces drames a été imputée à des vitesses excessives rendues possibles par des modifications techniques illicites.

Le ministère met toutefois en avant l’impact positif du programme d’action estivale, qui a permis une baisse notable du nombre de décès en juillet 2025 par rapport à l’année précédente : -25 % en rase campagne et -5,2 % à l’échelle nationale. Mais la tendance demeure préoccupante en milieu urbain, où les décès liés aux cyclomoteurs ont bondi de près de 49 %.

Un délai supplémentaire pour les usagers

Face à ce constat, les autorités ont choisi d’accorder un sursis aux propriétaires de cyclomoteurs afin de régulariser leurs véhicules. Ces derniers devront se conformer aux normes en vigueur : cylindrée limitée à 50 cm³ et vitesse maximale fixée à 50 km/h.

La durée de ce délai sera déterminée lors de la prochaine réunion de la commission permanente de la sécurité routière, après de nouvelles consultations avec les différentes parties prenantes. D’ici là, le ministère affirme maintenir ses campagnes de sensibilisation, déployées à travers les médias audiovisuels, numériques et sur le terrain, pour encourager l’adhésion des usagers.

La question des revendeurs et de la chaîne d’importation

Au-delà des conducteurs, certains observateurs estiment que la réflexion doit aussi porter sur l’amont : les revendeurs et la chaîne d’importation. Une large partie des acheteurs acquièrent leur cyclomoteur en toute légalité, avec facture et documents conformes. Pourtant, ces mêmes engins se révèlent parfois non conformes aux normes de sécurité une fois utilisés sur la voie publique.

Cette situation soulève la question d’une responsabilité partagée : faut-il limiter le contrôle aux seuls usagers ou instaurer également une vérification stricte auprès des distributeurs et importateurs ? Pour de nombreux acteurs du secteur, il s’agit d’éviter que des citoyens, pourtant en règle lors de l’achat, ne se retrouvent pénalisés ou victimes de pratiques commerciales trompeuses.

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