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jeudi 18 septembre 2025

Des chèques aux systèmes automatisés : comment se font les échanges bancaires ?

Des chèques aux systèmes automatisés, les échanges bancaires au Maroc suivent des circuits précis qui traduisent la transformation progressive des pratiques financières. Bank Al-Maghrib, qui supervise l’ensemble du dispositif, veille à la fois à la sécurité des flux et à la normalisation des instruments de paiement.

Le premier canal est celui des transactions intra-bancaires. Il regroupe les opérations réalisées entre clients d’une même banque ou d’un même groupe. Ces échanges, longtemps difficiles à quantifier, font depuis 2013 l’objet d’un suivi structuré. Grâce à un dispositif de collecte de données mis en place par Bank Al-Maghrib, vingt établissements transmettent aujourd’hui des informations détaillées sur leurs flux, complétant ainsi les statistiques livrées par les gestionnaires des systèmes de paiement. Cette avancée permet d’avoir une vision beaucoup plus fine du volume des transactions internes aux banques.

Le second niveau, interbancaire, constitue l’ossature principale des paiements scripturaux. Il couvre toutes les opérations réalisées entre clients de deux banques distinctes. Ces transactions normalisées sont traitées par des mécanismes automatisés qui fluidifient la circulation des paiements entre établissements et assurent la stabilité des échanges financiers.

À côté de ces deux circuits largement dominants, subsiste un canal plus discret, celui des échanges bilatéraux. Il s’agit d’un mécanisme réservé aux instruments non éligibles au traitement par le Système interbancaire marocain de télécompensation (SIMT), tels que les chèques et les lettres de change non normalisées. Depuis la fermeture de la chambre de compensation manuelle de Casablanca en 2009, ces documents circulent directement entre banques, sur la base d’accords bilatéraux définissant les conditions de règlement.

Ce circuit reste très marginal puisqu’il ne représente que 0,03 % du total des échanges interbancaires. Les lettres de change non normalisées en constituent l’essentiel, représentant près de la moitié du volume échangé et plus de 90 % des montants traités. Malgré ce poids réduit, leur persistance illustre la place encore occupée par certains instruments traditionnels dans des secteurs spécifiques de l’économie.

La coexistence de ces trois circuits montre à la fois la modernisation croissante des paiements, portée par les systèmes centralisés et automatisés, et le maintien de pratiques anciennes toujours utilisées par certains acteurs. Pour Bank Al-Maghrib, cette organisation offre une vision complète des flux financiers, permet de corriger les dysfonctionnements éventuels et soutient l’évolution vers une meilleure normalisation des paiements.

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