La réforme fiscale lancée en 2021 continue de dessiner le paysage économique du Maroc. Pour l’année 2026, les orientations du projet de loi de finances traduisent la volonté du gouvernement de consolider ses acquis, tout en poussant plus loin la transformation du système douanier et fiscal. Objectif : soutenir l’investissement, créer de l’emploi, et assurer une meilleure transparence dans la collecte des recettes.
La modernisation du régime douanier s’inscrira d’abord dans une logique de traçabilité accrue. Un dispositif de marquage spécifique sera introduit pour les produits pétroliers, en partenariat avec le ministère de la Transition énergétique. Cette mesure vise à freiner les pratiques frauduleuses dans le secteur des hydrocarbures. Le champ d’application du marquage fiscal, aujourd’hui limité aux boissons et au tabac, sera lui aussi élargi à d’autres catégories, comme les produits sucrés ou dérivés du tabac. À travers cette extension, l’administration veut se conformer aux standards internationaux en matière de fiscalité et de contrôle.
Le gouvernement prévoit également de finaliser la mise en place d’une taxe carbone. Ce chantier s’opérera en coordination avec plusieurs départements concernés, pour adapter le régime fiscal aux exigences de la transition énergétique. Dans le même esprit, la réforme de la TIC applicable aux cigarettes, engagée depuis cinq ans, poursuivra son déploiement jusqu’à son terme en 2026.
Côté fiscalité, trois grands axes guideront les mesures inscrites dans le PLF. Le premier consistera à encourager l’intégration progressive des unités informelles à l’économie structurée. Pour cela, l’exécutif mise sur un renforcement du système de retenue à la source, considéré comme un levier de transparence et de lutte contre la fraude.
Le second axe s’attachera à rendre plus lisibles les incitations fiscales liées aux restructurations d’entreprises. Une refonte des dispositifs existants est prévue, avec des garanties supplémentaires et un meilleur suivi. Enfin, un travail de fond sera mené pour clarifier certaines règles d’assiette, en harmonisant les interprétations et en rapprochant les pratiques fiscales nationales des standards internationaux.
Sur le plan des importations, plusieurs ajustements tarifaires sont attendus. Le cadre régissant les métaux et pierres précieuses sera révisé, tandis que les modalités de recouvrement des créances publiques feront l’objet d’une refonte, menée en concertation avec la Trésorerie générale du Royaume. Une modification ciblée des taux de droits d’importation sera également engagée, notamment pour les produits pharmaceutiques, dans le but de corriger certaines distorsions et de renforcer la disponibilité locale.
Les autorités entendent accompagner ces changements par une politique tarifaire plus protectrice, conçue pour encourager l’implantation de nouvelles unités industrielles.