Le groupe asiatique Hop Lun, spécialisé dans la fabrication de lingerie et de maillots de bain, prend le contrôle de Tobago SARLAU ainsi que de trois sociétés marocaines appartenant au groupe français Chantelle : Chantma SARL, Famaco SA et Atma Lingerie SA.
Cette opération, qui se traduit par une prise de participation à hauteur de 100 % dans trois entités et de 99,99 % dans la quatrième, marque une nouvelle étape dans la stratégie d’expansion de Hop Lun. Le groupe, dont le siège est établi à Hong Kong, poursuit ainsi sa croissance dans les zones à fort potentiel de production textile. La consolidation de ses positions passe ici par une intégration verticale des capacités industrielles au Maroc, dans un secteur où la pression sur les coûts, la maîtrise des délais et la réactivité de la supply chain sont devenues déterminantes.
Hop Lun met ainsi la main sur un tissu industriel réparti sur plusieurs sites. Tobago SARLAU, basée à Mohammedia, est active dans la fabrication et la commercialisation de lingerie et de maillots de bain. Chantma SARL et Famaco SA, toutes deux situées à Had Soualem dans la région de Berrechid, assurent une part importante de la production locale du groupe Chantelle. Atma Lingerie SA, implantée à Rabat, complète cet ensemble.
La reprise de ces entités intervient dans un contexte où le secteur marocain de la confection cherche à monter en gamme tout en consolidant son rôle de plateforme industrielle régionale. En s’adossant à un acteur international, les unités concernées devraient bénéficier d’un accès élargi aux marchés asiatiques et européens, tout en intégrant une logique industrielle plus intégrée.
Le groupe Hop Lun, fondé en 1992, opère déjà plusieurs unités de production en Asie, notamment en Chine, au Bangladesh et en Indonésie. Son portefeuille comprend une gamme de produits allant du soutien-gorge aux vêtements gainants. L’intégration de structures marocaines s’inscrit dans une stratégie globale d’optimisation des chaînes de valeur, au moment où la relocalisation partielle des productions vers le pourtour méditerranéen revient au cœur des réflexions des grands donneurs d’ordre.
Pour les sociétés marocaines cédées, ce changement d’actionnariat pourrait se traduire par une nouvelle dynamique industrielle. Le savoir-faire historique local, combiné à la capacité d’investissement et au réseau de distribution du groupe acquéreur, ouvre des perspectives d’industrialisation renforcée, à condition que la transition s’opère sans heurts sur les plans humain, logistique et commercial.
Aucune information n’a été communiquée sur le montant de l’opération ni sur les éventuels changements dans les équipes dirigeantes. Reste à observer comment ce rachat s’articulera dans la durée avec les objectifs stratégiques de Hop Lun et les impératifs de compétitivité du secteur marocain du textile-habillement.