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lundi 6 octobre 2025

Santé et agriculture : Bayer mise sur le Maroc pour sa croissance régionale (Vidéo)

Le Maroc prend une place centrale dans la stratégie régionale de Bayer. Le groupe pharmaceutique allemand y structure une présence qui conjugue production, exportation et partenariats institutionnels. Avec près de 200 collaborateurs locaux, Bayer opère depuis Casablanca, appuyé par une unité industrielle mise en service en 2005.

Le groupe est actif au Maroc à travers deux branches : pharmaceutique et agricole. La division « Crops Science », spécialisée dans les semences et la protection des cultures, y joue un rôle clé. Bayer développe des solutions innovantes pour aider les agriculteurs à faire face aux maladies des plantes, mais aussi à améliorer leurs rendements. La recherche sur des variétés plus résilientes constitue un axe majeur d’investissement.

Concernant le poids des deux activités, Uwe Dalichow a indiqué que la branche agricole génère actuellement une part légèrement supérieure. « C’est l’activité phare de Bayer au Maroc, mais cela ne veut pas dire que l’activité pharmaceutique n’est pas importante pour autant », a-t-il précisé.

Sur le versant industriel, le site de Casablanca ne se limite pas à la fabrication. Il est devenu un levier logistique pour 35 pays d’Afrique, d’Europe du Sud et du Moyen-Orient. Bayer envisage d’étendre cette couverture à 60 marchés. Une ambition qui fait du Maroc un véritable pivot opérationnel dans la région.

Une stratégie bien ancrée

Bayer entretient ainsi des partenariats avec plusieurs acteurs marocains : le Ministère de la Santé, des sociétés savantes, des fédérations professionnelles. Cette synergie vise à renforcer les compétences, moderniser l’offre de soins et accompagner les besoins médicaux prioritaires.

Le groupe intervient dans des aires thérapeutiques majeures, notamment le diabète, la neurologie, la santé féminine, l’oncologie et l’hématologie. Il travaille également sur l’accès à la contraception, un enjeu important dans un pays où 30 % des grossesses ne sont pas prévues.

Anas Ziati, Country Manager PH Morocco, insiste sur l’intégration locale. Si certains produits sont encore importés, Bayer envisage d’élargir la production nationale. Cela permettra de répondre à une demande croissante tout en améliorant la réactivité logistique.

Le taux d’intégration demeure toutefois modeste, car l’on ne peut pas parler de production 100% marocaine à ce stade. Le Groupe passe par des partenaires locaux pour certains produits, notamment les contraceptifs, mais ne cache pas son ambition de changer les choses dans le futur.

Un engagement au-delà des soins

En parallèle, le groupe investit dans des programmes de soutien aux patients. Il s’agit d’initiatives menées via des partenaires, sans lien direct avec les patients. « Nous opérons en partenariat avec différentes agences, sans qu’il n’y ait un contact direct entre Bayer et les patients, car nous ne voulons pas nous afficher« , déclare Anas Ziati.

L’autre axe clé de développement est technologique. Bayer déploie au Maroc des outils d’aide au diagnostic basés sur l’intelligence artificielle. Ces solutions sont testées dans certains hôpitaux, avec l’objectif d’améliorer la rapidité et la fiabilité du parcours de soins.

Pour Uwe Dalichow, la souveraineté sanitaire passe par l’innovation et la R&D. Il appelle à renforcer les compétences locales, adapter les modèles existants et miser sur des solutions digitalisées. « On ne peut pas dupliquer ce qui se fait ailleurs au Maroc, car chaque pays a ses spécificités, mais on peut s’en inspirer pour avancer », explique-t-il.

Avec une organisation locale renforcée, une usine exportatrice et une orientation vers les technologies de santé, Bayer positionne le Maroc comme base avancée de sa stratégie en Afrique et au Moyen-Orient.

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