Le capital-investissement marocain entre dans une phase de questionnement stratégique. Dans une note publiée dans le cadre de sa série AMIC Watch / Insights, l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital propose une lecture prospective de l’évolution du secteur à l’horizon 2025. À travers une réflexion structurée, le document invite les acteurs à revoir en profondeur leurs méthodes, leurs outils et leurs finalités.
Au cœur de cette démarche, une conviction : les modèles classiques de création de valeur montrent des limites face aux mutations économiques, sociales et technologiques. Pour y répondre, la note explore trois axes complémentaires, considérés comme les piliers d’une transformation en profondeur. L’innovation, d’abord, perçue non pas comme une fin en soi, mais comme un levier opérationnel pour repenser les chaînes de valeur. L’intelligence, ensuite, dans sa capacité à mobiliser la donnée, les savoirs collectifs et les technologies avancées. Enfin, la transformation, vue comme un processus d’adaptation continue, qui nécessite de nouveaux réflexes de pilotage.
Trois outils sont mis en avant pour accompagner cette réinvention : le design thinking, le prompt thinking et l’intelligence artificielle stratégique. Tous ont en commun de replacer l’humain, l’anticipation et la créativité au cœur des processus de décision. Le design thinking permet d’intégrer plus finement les usages et les besoins réels dans la construction des modèles d’affaires. Le prompt thinking, inspiré des logiques conversationnelles de l’IA, ouvre la voie à des dynamiques collaboratives inédites. Quant à l’intelligence artificielle stratégique, elle offre de nouveaux moyens d’analyse et d’optimisation pour éclairer les arbitrages d’investissement.
L’enjeu, pour le capital-investissement marocain, est de gagner en agilité sans perdre de vue l’exigence de solidité. Il s’agit de faire émerger des pratiques plus responsables, plus ouvertes à l’écosystème, et mieux alignées sur les ambitions portées par la Vision 2035. Cette ambition nationale appelle à une économie plus inclusive, plus verte et plus compétitive. Le Private Equity, en tant qu’acteur structurant du financement de l’économie, a un rôle central à jouer dans cette dynamique.
Loin d’un exercice théorique, cette note propose des pistes concrètes pour faire évoluer les pratiques. Elle invite à repenser la manière dont la valeur est définie, mesurée et partagée. Et à inscrire cette réflexion dans un cadre collectif, en lien étroit avec les attentes des entrepreneurs, des investisseurs et des territoires.
