Le Trésor public devrait mobiliser un financement brut de 38,4 milliards de dirhams d’ici la fin de 2025, selon les prévisions publiées par Attijari Global Research dans son dernier rapport « Budget Focus ».
Cette estimation intègre un dépassement de financement du déficit budgétaire et des arriérés du Trésor fixés par la loi de finances 2025 à 1,6 milliard de dirhams, ainsi qu’un reliquat cumulé de tombées du Trésor de 40 milliards de dirhams à fin 2025. Sur ce total, 38,8 milliards concernent le marché intérieur et 1,2 milliard le marché extérieur.
D’après les dispositions de la loi de finances 2025, l’État prévoit de couvrir 18,7 milliards de dirhams de ses besoins de financement sur les marchés internationaux. Le reste, soit 19,7 milliards, serait levé sur le marché domestique d’ici la fin de l’année.
Le rapport d’Attijari Global Research estime que le besoin de financement intérieur brut s’élèverait à 4,9 milliards de dirhams par mois sur les huit premiers mois de 2025. Ce rythme, jugé modéré, ne devrait pas générer de tensions sur les taux de rendement du marché obligataire national.
Attijari Global Research prévoit aussi que le déficit du Trésor marocain atteindra 58,2 milliards de dirhams en 2025, soit l’équivalent de 3,5 % du produit intérieur brut. Cette estimation repose sur les hypothèses de la loi de finances en vigueur, qui table sur une croissance de 4,6 % sur l’année.
Le centre de recherche d’Attijariwafa bank anticipe en outre une progression de la dette du Trésor, qui devrait s’élever à 1.131 milliards de dirhams en 2025, contre 1.072 milliards en 2024. La dette intérieure serait de 806 milliards, en légère hausse de 0,8 % sur un an, tandis que la dette extérieure grimperait de 18,9 % pour atteindre 324 milliards.
À ce rythme, le ratio d’endettement se maintiendrait autour de 68 %, un niveau inférieur à celui observé fin août dernier, estimé à 69,3 %.
Selon les projections d’AGR, la dette globale pourrait s’établir à 1.152 milliards de dirhams à fin août 2025, dont 841 milliards pour la composante intérieure et 311 milliards pour la composante extérieure. Cette dernière représenterait 27 % de l’endettement total à cette date, avant de progresser à 29 % en fin d’année, sous l’effet des tirages extérieurs prévus à hauteur de 60 milliards de dirhams dans la loi de finances 2025.
AGR précise enfin que ce niveau demeure conforme à son intervalle de référence, situé entre 25 % et 30 %.
