S.M. le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, a donné lundi à Nouaceur le coup d’envoi officiel d’un projet d’envergure pour l’industrie aéronautique marocaine. Le Souverain a présidé la cérémonie de lancement des travaux du futur complexe industriel de moteurs d’avions du groupe Safran, un investissement stratégique qui consolide la place du Royaume comme plateforme mondiale du secteur.
Installé au sein de la zone industrielle Midparc, le complexe abritera deux unités distinctes. L’une sera dédiée à l’assemblage et aux tests des moteurs d’avions, l’autre à leur maintenance et réparation. Ce dernier site se concentrera notamment sur les moteurs LEAP, dernière génération développée pour les appareils monocouloirs.
Ce projet s’inscrit dans le prolongement du partenariat noué depuis un quart de siècle entre Safran et le Maroc. Il marque aussi la volonté de S.M. le Roi de porter l’aéronautique nationale à un niveau de compétitivité technologique mondial. Un film retraçant l’essor du secteur sous l’impulsion du Souverain a d’ailleurs été projeté en ouverture de cérémonie.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a rappelé que le Maroc a su s’imposer en moins de vingt ans comme un acteur central dans les filières industrielles de pointe. Le chiffre d’affaires à l’export du secteur aéronautique est passé de moins d’un milliard de dirhams en 2004 à plus de 26 milliards en 2024. Le pays compte aujourd’hui plus de 150 entreprises opérant dans ce domaine.
Ryad Mezzour a également détaillé les contours de l’investissement porté par Safran. Une première usine, dédiée à la maintenance des moteurs, mobilisera 1,3 milliard de dirhams et devrait permettre la création de 600 emplois directs d’ici 2030, avec une capacité de 150 moteurs traités par an. Une seconde, réservée à l’assemblage des moteurs LEAP-1A, destinés notamment à l’Airbus A320 Neo, représente un investissement de 2,1 milliards de dirhams. Elle devrait générer 300 emplois d’ici 2029 et produire jusqu’à 350 moteurs par an.
Ce site deviendra le deuxième centre de production du moteur LEAP-1A à l’échelle mondiale. Il renforcera durablement l’ancrage du Maroc dans la chaîne de valeur des motoristes aéronautiques et devrait attirer de nouveaux acteurs au sein de l’écosystème national. Pour le ministre, il s’agit aussi d’un levier majeur en faveur de l’emploi qualifié des jeunes.
Ross McInnes, président du conseil d’administration de Safran, a salué la présence du Souverain, soulignant qu’elle reflète l’intérêt constant de S.M. le Roi pour le développement industriel du pays. Il a mis en avant un environnement d’investissement stable et une coopération avec le Royaume fondée sur une vision partagée, estimant que Safran travaille « avec le Maroc, pas seulement au Maroc ».
Le directeur général du groupe, Olivier Andriès, a insisté sur les raisons de ce choix stratégique. Le Maroc réunit selon lui les conditions idéales : ressources humaines qualifiées, infrastructures modernes et stabilité macroéconomique. Il a évoqué un engagement global de plus de 350 millions d’euros, en incluant les deux projets annoncés et les extensions prévues sur trois autres sites, à la clé de milliers d’emplois pour tout le tissu aéronautique national.
Trois conventions ont été signées devant le Souverain. La première acte les engagements de l’État et de Safran pour l’implantation de l’usine d’assemblage. La seconde porte sur l’approvisionnement en énergies renouvelables des sites du groupe. La dernière concerne l’implantation de la nouvelle usine au sein de Midparc.
S.M. le Roi a ensuite dévoilé le moteur LEAP-1A, fruit des dernières innovations en matière de matériaux et de procédés. Il a posé pour une photo avec des jeunes en formation à l’Institut des Métiers de l’Aéronautique, futurs collaborateurs du site de maintenance, avant de lancer officiellement les travaux de construction.
Déjà leader mondial des moteurs d’avions court et moyen-courrier, Safran confirme ainsi son ancrage au Maroc, pays qu’il a choisi depuis 25 ans pour y développer une base industrielle solide. Une stratégie qui s’appuie sur la Vision de S.M. le Roi Mohammed VI, moteur du développement de l’aéronautique nationale.