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mercredi 22 octobre 2025

Énergie : six projets géants pour 370 mds DH dans les provinces du Sud

Avec six projets d’hydrogène vert programmés dans les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Eddahab, le Maroc franchit une nouvelle étape décisive dans sa stratégie énergétique. D’un montant global de 370 milliards de dirhams, ces investissements doivent structurer un pôle industriel et énergétique inédit à l’échelle du continent.

Cette dynamique, mise en œuvre dès 2025 avec la signature du premier contrat de réservation de foncier dans le cadre de « l’Offre Maroc », s’accélérera tout au long de 2026. Cinq investisseurs, nationaux et internationaux, sont engagés dans ces projets appelés à faire du Royaume un acteur majeur de la filière hydrogène verte sur les marchés mondiaux.

Ces chantiers s’inscrivent dans la continuité de la Stratégie Énergétique Nationale lancée en 2009, qui vise à porter à 52 % la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national d’ici 2030. À fin mai 2025, cette part atteignait déjà 45 %, avec 5 499 MW installés : 2 451 MW issus de l’éolien, 1 306 MW de l’hydroélectrique, 928 MW du solaire et 814 MW des stations de pompage.

Le Projet de Loi de Finances 2026 renforce cette orientation en plaçant la transition énergétique au cœur des priorités. Il prévoit la poursuite du développement des complexes solaires Noor, l’introduction de systèmes de stockage par batteries et le lancement du premier terminal de gaz naturel liquéfié au port de Nador West Med, entré dans sa phase opérationnelle.

En parallèle, l’État accélère sur l’efficacité énergétique. Après l’élaboration de douze plans régionaux de décarbonation en 2025, 2026 verra l’adoption de standards pour les appareils électroménagers, la mise à jour du logiciel Binayate pour la performance thermique des bâtiments et de nouvelles campagnes de sensibilisation.

Le nucléaire civil n’est pas en reste. Trois nouveaux projets seront lancés d’ici 2027 dans le cadre du Programme-Cadre National 2024-2029, avec l’appui de l’AIEA, pour renforcer la sécurité alimentaire, la gestion durable de l’eau et la modernisation du cadre réglementaire.

Le secteur minier accompagne également ce mouvement. De nouveaux travaux de cartographie seront menés dans la Boutonnière du Bas Drâa et le Massif des Oulad Dlim, pour porter à plus de 45 % la couverture géologique du pays. Une réforme de la loi sur les mines est en cours pour encadrer l’exploration de nouvelles ressources comme l’hydrogène naturel ou la géothermie.

À travers ces projets dans les provinces du Sud, le Maroc ne se contente plus de planifier sa transition énergétique. Il la territorialise, l’industrialise et l’accélère, avec une ambition claire : lier souveraineté énergétique, développement régional et positionnement stratégique à l’échelle internationale.

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