La fonction publique marocaine s’apprête à évoluer vers un modèle plus souple. Un projet de réforme, porté par la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahia, vise à introduire davantage de flexibilité dans l’organisation du travail des fonctionnaires. Trois dispositifs sont à l’étude : temps partiel volontaire, horaires aménagés et télétravail partiel.
Présentée en collaboration avec le ministère chargé de la Fonction publique, cette initiative entend répondre aux contraintes personnelles et familiales de nombreux agents publics, hommes comme femmes. Il s’agit d’une adaptation aux mutations sociales actuelles, notamment en matière de conciliation entre vie professionnelle et responsabilités domestiques.
Le premier dispositif proposé consiste à permettre un temps partiel volontaire, avec une durée journalière pouvant être réduite, par exemple à trois heures, moyennant une rémunération proportionnelle. La deuxième formule repose sur des horaires modulables, à ajuster en fonction des obligations personnelles, sans altérer le volume horaire hebdomadaire. Enfin, un mode de travail hybride, combinant présence au bureau et télétravail, serait réservé aux situations spécifiques, comme la garde d’enfants ou l’accompagnement d’un proche malade.
Pour permettre la mise en œuvre de ces mesures, une révision de la législation encadrant la fonction publique s’avère nécessaire. Un chantier est également en cours au ministère du Travail pour étendre cette logique de flexibilité au secteur privé, à travers une éventuelle révision du Code du travail.
L’annonce a été faite dans le cadre d’une conférence tenue à Rabat, à l’occasion de la Journée internationale des soins et de l’assistance, en partenariat avec ONU Femmes et l’ambassade de Suède. Cette rencontre a permis de rappeler les inégalités persistantes dans la répartition des tâches familiales : selon le Haut-Commissariat au Plan, les femmes y consacrent en moyenne cinq heures par jour, contre seulement 43 minutes pour les hommes.
Naima Ben Yahia a souligné que cette réforme n’est pas pensée pour un seul genre, mais comme un levier d’équilibre au service de toutes et tous. « Il ne s’agit pas d’une mesure en faveur exclusive des femmes, mais d’un cadre plus juste pour tous les travailleurs », a-t-elle déclaré.






