À Casablanca, les industries de l’électricité, des énergies renouvelables et des technologies intelligentes se sont donné rendez-vous sous le signe de la transition durable. Trois salons majeurs, organisés sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, ont rassemblé plus de 200 exposants venus de 24 pays.
Prenant la parole lors de l’ouverture, le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, a souligné l’urgence d’une réflexion stratégique pour renforcer l’impact social du secteur de l’électricité. Selon lui, cette filière peut et doit devenir un levier d’inclusion économique, en phase avec les priorités gouvernementales en matière d’emploi qualifié.
Malgré une forte orientation vers l’export, avec près de la moitié du chiffre d’affaires tourné vers l’international et un tiers des 650 entreprises engagées à l’export, le secteur ne représente encore que 4 % de l’emploi industriel. Un déséquilibre que M. Hejira juge préoccupant et qu’il appelle à corriger par une vision intégrée, apte à transformer le dynamisme économique du secteur en retombées sociales concrètes.
L’Afrique, dont les besoins énergétiques devraient tripler d’ici 2040, a été au cœur des discussions. Le continent concentre 60 % du potentiel solaire mondial, mais n’attire que 2 % des investissements internationaux dans ce domaine. Le secrétaire d’État a rappelé que les échanges intra-africains restent faibles, représentant moins de 15 % du commerce total, alors que les perspectives industrielles y sont considérables.
Ali El Harti, président de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (Fenelec), a mis en lumière les avancées technologiques du stockage d’énergie, présenté comme un pivot pour les réseaux électriques du futur. Il a souligné que le coût des batteries a chuté sous la barre des 100 dollars par kilowattheure, rendant possible une restitution d’énergie à moins de 0,20 dirham le kilowattheure, soit un sixième du tarif réseau.
Selon lui, un système de stockage domestique de 5 kWh permettrait jusqu’à 36 000 dirhams d’économies, avec un retour sur investissement en deux à trois ans. Cette technologie, portée par l’innovation et l’expertise nationale, se révèle aujourd’hui comme l’une des plus prometteuses du secteur.
La vocation africaine du Maroc a été plusieurs fois évoquée. Le président de la Fenelec a rappelé que les opérateurs nationaux disposent de plus d’un demi-siècle d’expérience sur le continent, avec des projets de co-développement d’infrastructures fiables, adaptés aux besoins spécifiques des pays partenaires.
La forte participation africaine à l’événement, avec plus de cinquante entrepreneurs issus de treize pays, témoigne de la reconnaissance croissante de l’expertise marocaine et de l’ouverture continue du Royaume sur son environnement continental.
Organisés au Centre international des expositions de Casablanca, les salons Elec Expo, EneR Event et Tronica Expo se tiennent jusqu’au 29 novembre, autour du thème du stockage énergétique et des équipements intelligents, confirmant la place du Maroc comme carrefour régional de l’innovation et de la coopération énergétique.






