Accueil Culture A Essaouira, le Festival Gnaoua clôture en apothéose sa 26e édition

A Essaouira, le Festival Gnaoua clôture en apothéose sa 26e édition

A Essaouira, le Festival Gnaoua clôture en apothéose sa 26e édition

Trois jours durant, Essaouira s’est transformée en carrefour musical planétaire. Samedi soir, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde a refermé sa 26e édition sur une note d’intensité et de partage, mêlant spiritualité, création contemporaine et dialogue culturel.

Le rendez-vous a rassemblé un public venu d’horizons multiples, attiré par un programme riche où les sonorités ancestrales du gnaoua ont dialogué avec les rythmes du monde. Dans les ruelles de la cité des alizés, les scènes se sont succédé sans relâche, donnant à entendre une diversité d’expressions musicales, du jazz à l’électro, du funk au blues.

Pour la dernière soirée sur la scène Moulay Hassan, la maâlema Hind Ennaira a captivé les spectateurs par une performance à la fois puissante et nuancée. Figure incontournable du renouveau gnaoui, elle a imposé sa présence avec naturel, en s’appuyant sur un héritage qu’elle façonne à sa manière, entre tradition et modernité.

Plus tôt dans la soirée, un concert collectif d’exception a réuni les maâlems Mohamed Boumazzough et Anas Chlih, accompagnés de musiciens venus de France et de Côte d’Ivoire. Le guembri et les qraqebs se sont mêlés aux sonorités du balafon, de la batterie, du saxophone et de la trompette, dans une alchimie sonore portée par l’improvisation et le dialogue instrumental.

Le public s’est laissé emporter par la transe, notamment lors des envolées du maâlem Boumazzough, dont la voix, profonde et vibrante, a instauré une proximité immédiate avec la foule. Le moment a gagné encore en intensité avec l’arrivée de Hajar El Alaoui, dont la voix sensible a ajouté une dimension émotionnelle nouvelle à ce répertoire.

Omar Hayat a ensuite poursuivi sur la même scène, tissant un lien subtil entre mémoire musicale et interprétation intime. Sa prestation, tout en douceur, a plongé les spectateurs dans une atmosphère suspendue, entre nostalgie et présence.

Autre temps fort, le passage de Cimafunk a fait souffler un vent caribéen sur Essaouira. Le groupe cubain a livré une performance électrique, ponctuée de messages sur l’identité et la liberté, dans une fusion maîtrisée de funk, percussions, blues et électro. Le point culminant est venu de sa rencontre scénique avec le maâlem Khalid Sansi. Les sonorités afro-latines ont alors trouvé un écho saisissant dans les rythmes gnaouis, dans une symbiose aussi spontanée qu’organique.

Cette édition du Festival a accueilli 350 artistes, dont 40 maâlems. Cinquante-quatre concerts ont été proposés, répartis sur plusieurs scènes emblématiques de la ville. En parallèle, le Forum des droits humains a tenu sa 12e édition, en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, autour des mobilités humaines et des dynamiques culturelles.

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