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lundi 24 novembre 2025

À Rabat, l’Africa Investment Forum veut concrétiser la relance du continent

Rabat accueille, du 26 au 28 novembre, une nouvelle édition de l’Africa Investment Forum (AIF), devenue l’un des rendez-vous phares de la finance africaine. Trois jours durant, la capitale marocaine se transforme en plateforme de négociation entre projets structurants et capitaux internationaux, dans une approche résolument transactionnelle.

Le thème retenu cette année, « Réduire les écarts : mobiliser les capitaux privés pour libérer le plein potentiel de l’Afrique », donne le ton. L’AIF ne se limite pas à des débats d’intention : les projets présentés ont été validés en amont sur les plans financier, juridique et technique. Ils sont prêts à entrer en phase de négociation, voire de signature.

C’est dans ce cadre que se tiennent les « Market Days », point d’orgue du forum, où promoteurs et investisseurs se retrouvent pour conclure des engagements concrets. L’objectif est clair : rapprocher l’investissement privé des priorités du continent et accélérer le déploiement des projets capables d’enclencher une transformation à grande échelle.

Au-delà de la transaction, le forum ouvre aussi une réflexion plus large sur l’avenir de la finance africaine. L’émergence de nouveaux instruments, fonds souverains, plateformes de co-investissement, marchés financiers régionaux, dessine les contours d’une architecture moins dépendante des financements exogènes.

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte où l’Afrique prend une place stratégique sur l’échiquier économique mondial. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), les mutations des chaînes de valeur mondiales, les besoins liés à la transition énergétique ou encore le rôle croissant du continent comme pôle logistique renforcent son attractivité auprès des investisseurs.

La richesse des ressources africaines (minerais critiques, potentiel en hydrogène vert, solaire, éolien, terres agricoles, biodiversité) n’est plus envisagée comme simple matière première à exporter, mais comme socle d’industrialisation et de création de valeur locale.

C’est dans cette perspective que s’inscrit la tenue de l’AIF à Rabat pour la troisième année consécutive. Ce choix n’est pas anodin. Il illustre le positionnement du Maroc comme hub régional de financement, d’influence et de coopération. Cette trajectoire s’appuie sur une stratégie de long terme impulsée par S.M. le Roi Mohammed VI, qui fait de la coopération sud-sud un axe fondamental de développement partagé.

Le réseau d’accords bilatéraux, la solidité du secteur bancaire marocain, la compétitivité des infrastructures et l’ancrage industriel du Royaume ont naturellement conduit à ce choix.

Les projets présentés reflètent les priorités structurelles du continent : énergies renouvelables, santé, infrastructures, logistique, agriculture durable, industrie, économie numérique ou connectivité. Des secteurs aux retombées transversales, qui conditionnent autant l’emploi que l’inclusion, l’industrialisation ou l’intégration régionale.

Rabat devient ainsi le théâtre d’un changement d’échelle. À une condition : que les engagements qui y seront scellés trouvent une traduction concrète sur le terrain.

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