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Afrique : le Maroc veut lier ses ports aux hubs stratégiques turcs

Afrique : le Maroc veut lier ses ports aux hubs stratégiques turcs
Afrique : le Maroc veut lier ses ports aux hubs stratégiques turcs

Le Maroc affiche sa volonté d’approfondir ses liens avec la Turquie en matière de transport. À Istanbul, lors d’une session dédiée à l’Afrique dans le cadre du Forum mondial sur la connectivité des transports, le pays a réaffirmé son engagement en faveur d’un renforcement des corridors reliant le continent africain aux grands axes logistiques turcs, en misant sur une approche intégrée et durable.

Le Royaume plaide pour une coopération Sud-Sud structurée autour du codéveloppement, du transfert de savoir-faire et d’un investissement commun dans les infrastructures. Une stratégie que les autorités marocaines considèrent comme essentielle à l’émergence d’un partenariat efficace entre l’Afrique et la Turquie.

Les échanges ont notamment porté sur la création de corridors logistiques directs entre les ports clés de Turquie — Mersin, İskenderun et Izmir — et ceux du continent africain. Le Maroc soutient une articulation de ces flux avec les réseaux intérieurs africains à travers une combinaison rail-route-mer-air. L’implantation de plateformes logistiques intégrées et de zones économiques spéciales pourrait, selon Rabat, faciliter la structuration de chaînes de valeur régionales performantes.

La question du transport aérien a également été mise en avant. Le développement de liaisons directes avec les capitales africaines est vu comme un levier majeur pour stimuler les échanges, accroître la mobilité et soutenir les investissements, notamment dans le tourisme.

Le Maroc propose de mobiliser ses infrastructures existantes — Tanger Med en tête — et ses futurs projets à Nador et Dakhla, en capitalisant sur son expérience dans les partenariats public-privé. Il entend aussi s’appuyer sur son réseau économique et diplomatique en Afrique de l’Ouest et centrale, où ses opérateurs sont déjà actifs dans plusieurs secteurs liés à la logistique.

Rabat souhaite par ailleurs encourager les rencontres entre acteurs publics et privés africains et turcs, à travers des forums économiques réguliers et des ateliers conjoints. Le Maroc se dit prêt à coorganiser ce type d’événements avec ses partenaires, pour lever les obstacles techniques ou réglementaires encore en place.

L’accent a aussi été mis sur la formation. L’Institut Supérieur d’Études Maritimes, basé au Maroc, accueille chaque année des étudiants venus de plusieurs pays africains. Des synergies avec les établissements turcs spécialisés sont envisagées, en particulier dans la logistique, la gestion portuaire et la digitalisation.

Dans cette perspective, les responsables marocains voient dans le partenariat Afrique-Turquie une opportunité stratégique. L’objectif affiché est clair : bâtir un espace logistique afro-eurasiatique mieux intégré, plus robuste et pleinement autonome face aux fluctuations mondiales.

Durant cette session, plusieurs ministres africains ont partagé leurs expériences et leurs priorités communes avec leurs homologues turcs. Le Maroc était représenté par une délégation de haut niveau, dans le cadre d’un forum organisé par le ministère turc des Transports et des Infrastructures, avec l’appui de la Banque mondiale.

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