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samedi 15 mars 2025

Alta Mar parie sur le Maroc : une ferme aquacole high-tech voit le jour à Safi

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Le groupe norvégien Alta Mar African Holdings contribue au développement de l’aquaculture au Maroc à travers un investissement de 21 millions de dollars à Safi. Ce projet ambitieux, qui repose sur une infrastructure moderne dédiée à l’élevage du thon rouge de l’Atlantique, devrait entrer en activité au quatrième trimestre 2025.

Derrière cette initiative, Jan-Helge Dahl, PDG d’Alta Mar, mise sur le potentiel de l’aquaculture au Maroc pour répondre à la demande croissante en poissons à haute valeur commerciale. Financée à 70 % par de la dette et à 30 % sur fonds propres, l’unité aquacole sera dirigée par Zayed Bennani et s’appuiera sur une écloserie de 2,3 hectares, des cages d’élevage en mer s’étendant sur 75 hectares et une unité de transformation de 8 hectares. Cette dernière sera conforme aux normes internationales d’exportation, garantissant ainsi une ouverture vers les marchés étrangers.

Cet investissement intervient dans un contexte où l’aquaculture demeure encore marginale au Maroc. En 2022, la production aquacole nationale ne représentait que 2 310 tonnes, soit moins de 0,1 % de la production halieutique totale du pays, estimée à plus de 1,5 million de tonnes. Actuellement, le secteur se concentre essentiellement sur l’élevage du bar, de la dorade et de la truite, tandis que la pisciculture en eau douce repose sur des systèmes de production extensifs.

L’aquaculture représente pourtant un levier stratégique pour préserver les ressources halieutiques, alors que la surpêche et le changement climatique menacent de plus en plus les stocks marins. Conscient de cet enjeu, le Maroc ambitionne de développer massivement ce secteur. L’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) prévoit ainsi l’implantation de 232 nouvelles fermes d’ici fin 2025, pour une capacité de production de 115 900 tonnes.

Deuxième fournisseur africain de poissons après l’Égypte, le Maroc cherche à diversifier ses sources de production afin de répondre à une demande en constante progression. En 2023, le volume de poissons débarqués de la pêche côtière et artisanale a dépassé 210 000 tonnes, en hausse de 9 % par rapport à l’année précédente.

Avec cette ferme aquacole de nouvelle génération, Alta Mar African Holdings inscrit son projet dans une vision de long terme et ne compte pas s’arrêter là. Le groupe envisage déjà d’étendre ses investissements à d’autres pays africains, notamment en Tanzanie, en Angola et en Guinée-Bissau, confirmant ainsi son ambition de devenir un acteur majeur de l’aquaculture sur le continent.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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