À la tête d’une délégation de 35 chefs d’entreprise, la Confédération marocaine des exportateurs (ASMEX) s’apprête à investir le sol égyptien, du 3 au 5 mai, pour une mission économique à fort enjeu. Objectif : renforcer les échanges commerciaux et ouvrir de nouveaux débouchés pour les produits marocains dans un marché égyptien en pleine mutation.
Portée par une dynamique collective et une vision stratégique affirmée, cette mission est organisée sous l’impulsion du secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, et orchestrée par le président de l’ASMEX, Hassan Sentissi El Idrissi. Pour la Confédération, il s’agit bien plus que d’une simple visite : c’est l’aboutissement d’un travail de fond engagé depuis plusieurs mois.
Un partenariat Maroc–Égypte à relancer
Les relations économiques entre Rabat et Le Caire ont longtemps été en deçà de leur potentiel réel. Si les accords bilatéraux existent, la fluidité des échanges reste perfectible. En amorçant dès avril un cycle de concertations avec les autorités égyptiennes – notamment via la visite de l’ambassadeur d’Égypte au siège de la Confédération et l’organisation d’un webinaire stratégique « Zoom Pays Égypte » – l’ASMEX a jeté les bases d’un dialogue renouvelé.
« Ce type de mission ne s’improvise pas. Elle se construit sur une légitimité, sur la qualité de la préparation et sur la représentativité des entreprises qui y participent », insiste la Confédération. En l’occurrence, seuls des exportateurs marocains, aguerris aux réalités du commerce international, ont été mobilisés.
Valoriser le Made in Morocco
Au cœur de cette initiative : la volonté de promouvoir le « Made in Morocco » dans des secteurs porteurs. Agroalimentaire, textile, industrie chimique, BTP, services : la diversité des profils montre la richesse de l’offre exportable marocaine, mais aussi l’ambition de positionner le Royaume comme un acteur régional majeur dans la Méditerranée.
Le Caire, avec sa population de plus de 100 millions d’habitants et son rôle de carrefour logistique, représente un point d’ancrage stratégique pour accéder à d’autres marchés africains et moyen-orientaux. L’ASMEX veut y faire entendre la voix d’un Maroc productif, compétitif, et capable d’exporter de la valeur ajoutée, pas seulement des matières premières.
Une diplomatie économique assumée
Dans cette mobilisation, le rôle de l’ASMEX dépasse la simple logistique. Elle se positionne comme acteur central de la diplomatie économique marocaine, dans la droite ligne des orientations royales. À travers cette mission, elle réaffirme sa vocation : fédérer, préparer, accompagner.
« Ce que nous défendons, c’est un commerce extérieur plus équilibré, plus ambitieux, mais aussi plus durable », explique une source proche du dossier. Cela suppose une montée en gamme des produits, une meilleure connaissance des marchés ciblés, et une présence institutionnelle accrue du Maroc dans les grandes capitales économiques du continent.
Une ambition collective, loin des « postures »
À l’heure où la mondialisation se redessine sous l’effet des tensions géopolitiques et des exigences climatiques, le commerce extérieur ne peut plus se construire au gré des opportunités. Il se pense, se structure et s’anticipe. C’est ce que cette mission au Caire entend démontrer.
En capitalisant sur la vision de son président, Hassan Sentissi El Idrissi, l’ASMEX affiche une ligne claire : servir les intérêts des exportateurs marocains avec méthode, et ancrer l’économie du Royaume dans une logique de partenariat stratégique Sud-Sud.
