Attijariwafa bank active un levier discret mais puissant pour renforcer sa solidité financière. Conviés en assemblée générale le 19 décembre prochain, les porteurs de ses obligations subordonnées perpétuelles devront valider plusieurs résolutions structurantes, parmi lesquelles la désignation d’un nouveau mandataire de la masse, mais surtout, un mécanisme original : la mobilisation de dettes perpétuelles à taux fixe, conçues comme un instrument de quasi-fonds propres.
En juin dernier, la banque avait levé un montant significatif via deux tranches d’obligations perpétuelles subordonnées. La première, d’un montant fixe à taux constant, repose sur une méthode de calcul complexe, adossée à la courbe secondaire des bons du Trésor à 7 ans, avec interpolation actuarielle et prime de risque. La seconde, révisable annuellement, suit une logique indexée sur le taux monétaire à 52 semaines. Deux instruments calibrés pour le long terme, mais sans échéance définie.
Ce choix de la perpétuité n’est pas anodin. Il permet à Attijariwafa bank de consolider son niveau de fonds propres sans recourir à une augmentation de capital. Une solution efficace pour améliorer ses ratios prudentiels, en particulier dans le contexte des exigences croissantes en matière de solvabilité. Surtout, elle évite toute dilution capitalistique, préservant ainsi l’équilibre actionnarial du groupe.
Le changement de mandataire de la masse, avec la nomination de l’expert-comptable Mohamed HDID, vient par ailleurs renforcer la gouvernance de cette opération complexe. Il sera en charge de représenter les porteurs d’obligations sur toute la durée de vie du produit, avec des pouvoirs étendus pour défendre leurs intérêts et superviser l’exécution des engagements de la banque.
En optant pour une dette perpétuelle subordonnée à taux structuré, Attijariwafa bank démontre une capacité d’ingénierie financière au service d’une stratégie claire : se doter de marges de manœuvre accrues, dans un environnement bancaire en pleine transformation.
