Un mouvement discret mais déterminant se prépare dans le secteur automobile marocain. La Centrale Automobile Chérifienne (CAC), représentant exclusif des marques du groupe Volkswagen au sein du Royaume, serait sur le point d’être rachetée par un important fonds d’investissement marocain.
Les discussions ne datent pas d’hier. Initiées il y a plusieurs mois, elles auraient, selon nos informations, franchi un cap décisif. L’annonce officielle pourrait intervenir avant la fin de l’année. Aucun commentaire n’a encore été émis de la part des parties concernées, mais les négociations avancent dans un climat de confiance et de discrétion.
L’opération ne se limite pas à un simple changement d’actionnariat. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large, qui touche autant aux équilibres du marché qu’à la transformation des modèles économiques. En mettant la main sur la CAC, l’acquéreur intégrerait un distributeur historiquement bien implanté, fort d’un réseau structuré et d’un portefeuille de marques haut de gamme : Audi, Škoda, Porsche, Bentley et Volkswagen Utilitaires.
À travers cette opération, ce fonds marocain renforcerait ainsi sa position sur le segment premium tout en étendant son influence nationale. L’intégration de la CAC lui permettrait de jouer un rôle plus visible sur un marché en mutation rapide, où la montée en puissance de la mobilité électrique et les nouvelles attentes des consommateurs obligent les acteurs à se réinventer.
Un tournant pour CAC ?
Les contours de la transaction ne sont pas encore connus. Le montant, la nature exacte de la participation et les modalités de l’opération restent confidentiels. Mais une chose semble acquise : le management en place ne devrait pas être bouleversé. À commencer par Allal Benjelloun, directeur général de la CAC, dont la présence serait maintenue pour garantir la continuité des opérations et rassurer l’ensemble de l’écosystème, des fournisseurs aux clients en passant par les partenaires industriels.
Fondée en 1929, la CAC fait partie des doyens du secteur. Basée à Casablanca, elle opère à travers un réseau de succursales et de concessionnaires répartis sur l’ensemble du territoire. La société a également développé une offre complète de services financiers via sa filiale CAC Finances, spécialisée dans le crédit automobile, le leasing et la location avec option d’achat.
Ce changement de gouvernance, s’il se concrétise, pourrait avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble du secteur. Alors que les marques chinoises gagnent du terrain et que les règles du jeu se redessinent autour de la transition énergétique, le repositionnement de la CAC pourrait bien être le premier signal d’une nouvelle vague de consolidation.
Dans un environnement où les marges se tendent et où l’agilité devient un impératif, l’arrivée d’un investisseur solide, disposant de relais régionaux et d’une capacité d’investissement à long terme, pourrait permettre à la CAC de gagner en compétitivité et en innovation.
Le dossier est suivi de près par les observateurs du marché. Et s’il aboutit, il pourrait bien devenir l’une des transactions les plus structurantes de la décennie dans le secteur automobile marocain.
