Accueil Maroc Barrage Oued El Makhazine : le géant est rassasié !

Barrage Oued El Makhazine : le géant est rassasié !

Le ciel a parlé, et la terre a bu. Grâce aux précipitations abondantes de ces dernières semaines, le barrage Oued El Makhazine a atteint, lundi, son taux de remplissage maximal. Une excellente nouvelle pour les habitants de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, mais aussi un signal fort pour la sécurité hydrique du nord du Maroc.

Avec ce remplissage total, le nombre de barrages pleins dans le périmètre de l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos (ABHL) passe à quatre : Oued El Makhazine, Charif Al Idrissi, Chefchaouen et Nakhla affichent désormais 100 % de leur capacité.

Considéré comme le plus grand barrage de la région, Oued El Makhazine cumule à lui seul près de 672,86 millions de m³ d’eau. C’est une véritable bouffée d’oxygène dans un contexte de stress hydrique national. Le rapport quotidien de la Direction générale de l’ingénierie hydraulique, relevant du ministère de l’Équipement et de l’Eau, souligne que ces performances sont directement liées aux récentes précipitations, généreuses et bien réparties.

Les autres barrages désormais remplis à ras bord sont Charif Al Idrissi (121,65 millions de m³), Chefchaouen (12,24 millions de m³) et Nakhla (4,21 millions de m³). Leur saturation constitue une réserve stratégique précieuse pour l’approvisionnement en eau potable, l’irrigation et la préservation des écosystèmes.

Au total, 1.172,66 millions de m³ d’eau sont actuellement stockés dans les principaux barrages relevant de l’ABHL, soit un taux moyen de remplissage de 61,38 %. Si ce chiffre est porteur d’espoir, il masque cependant des écarts importants entre les ouvrages.

Quatre autres barrages dépassent la barre des 50 %, notamment Smir (77,74 %), Tanger-Méditerranée (69,33 %), Kharroub (54,91 %) et Moulay El Hassan Ben El Mehdi (51,31 %). Des niveaux encourageants qui confirment la tendance positive des dernières semaines.

En revanche, certains ouvrages restent à des niveaux préoccupants. C’est le cas notamment du barrage Dar Khrofa (23,25 %), pourtant l’un des plus importants en capacité, ou encore du barrage du 9 avril (23,08 %). Ibn Battouta, Mohamed Ben Abdelkrim Al Khattabi, Joumoua, affichent également des taux en deçà des 50 %, malgré un apport pluviométrique récent.

Ce regain hydrique offre une bouffée d’espoir dans une région longtemps marquée par l’irrégularité des pluies. Mais les autorités hydrauliques appellent à la prudence. L’amélioration des taux de remplissage, aussi significative soit-elle, ne doit pas masquer la réalité du changement climatique, ni affaiblir les efforts en matière de gestion durable de l’eau.

En attendant, ces niveaux encourageants permettent de répondre aux besoins prioritaires : eau potable, irrigation agricole et préservation des écosystèmes. Un répit donc, mais aussi un appel à maintenir le cap d’une stratégie hydrique à long terme.

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