Alors que plusieurs grandes sociétés cotées poursuivent des programmes massifs de rachat de leurs propres titres et distribuent de manière prodigue des dividendes à leurs actionnaires, la conserverie marocaine Cartier Saada choisit la prudence. À l’issue de son exercice clos au 31 mars 2025, la société affiche un bénéfice net de 5,7 millions de dirhams. Cependant, Cartier Saada a décidé de ne pas distribuer de dividende.
Lors de l’Assemblée générale ordinaire convoquée pour le 10 septembre prochain à Marrakech, les actionnaires seront invités à entériner cette décision. Le résultat de l’exercice sera entièrement reporté, comme les années précédentes, portant le report à nouveau à plus de 17 millions de dirhams. Une politique de retenue qui tranche avec celle des sociétés engagées dans des opérations de marché plus offensives, notamment via contrats de liquidité.
En juin dernier, Maroc Telecom a racheté près de 285 000 actions, la BCP plus de 300 000. Ces entreprises cherchent à dynamiser la liquidité de leurs titres, tout en donnant un signal de confiance au marché. Cartier Saada, en revanche, continue de privilégier le renforcement de sa trésorerie. Ses fonds propres dépassent les 152 millions de dirhams, et la société reste exempte d’emprunts obligataires, mais garde une ligne de prudence financière constante.
Ce choix s’explique peut-être par une conjoncture plus incertaine dans le secteur agroalimentaire, ou une volonté de se réserver des marges de manœuvre futures, alors que le chiffre d’affaires a progressé, mais avec une marge opérationnelle relativement modeste. Si la prudence domine à Marrakech, d’autres misent clairement sur l’effet signal en Bourse. A suivre donc…
