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jeudi 3 juillet 2025

BMCE Capital alerte sur certains retards structurels en gouvernance au Maroc

La gouvernance d’entreprise s’impose progressivement comme un levier stratégique de la performance durable, en particulier dans un contexte où les critères ESG prennent une place croissante dans l’évaluation des sociétés. Si les marchés développés affichent une avance nette en la matière, le Maroc enregistre des progrès notables, même si les écarts restent marqués entre grandes entreprises et PME, selon BMCE Capital (BKGR).

Au niveau mondial, les exigences se renforcent. Plusieurs pays ont adopté de nouvelles normes en matière de reporting ou de taxonomie durable, à l’image du Canada, de l’Australie ou encore de la Malaisie. En Europe, la directive CSRD a été repoussée de deux ans, mais les standards restent exigeants. En France, 70 % des fonds labellisés ISR ont conservé leur certification, témoignant d’un effort réel sur la réduction de l’empreinte carbone.

Au Maroc, l’année 2025 a été marquée par l’entrée en vigueur de la loi 52-21 sur le tourisme durable, qui impose aux établissements hôteliers de plus de 50 chambres de réduire leur consommation énergétique de 20 % d’ici 2030. En parallèle, un décret sur la gestion des déchets oblige désormais au tri, à la suppression du plastique à usage unique et à la valorisation des biodéchets. Ces avancées s’ajoutent à une série d’initiatives, dont la tenue à Casablanca de la conférence RSE NOW ou les Trophées RSE organisés par la CGEM.

Sur le volet gouvernance, les lignes bougent aussi. L’AMMC impose depuis 2021 aux sociétés cotées un rapport ESG intégrant la composition et l’indépendance des conseils, les politiques d’éthique, les comités spécialisés ou encore la prévention des conflits d’intérêts. En 2023, 74 % des entreprises respectaient la composition requise des comités d’audit, contre 59 % un an plus tôt. La part des femmes dans les conseils progresse également, atteignant 22 %, avec un quota de 30 % fixé pour 2024.

Malgré ces évolutions, le niveau de maturité reste contrasté. Les grandes entreprises cotées tendent à adopter des codes internes solides, tandis que les structures plus petites ou à actionnariat familial peinent encore à s’aligner. L’indépendance des conseils, la parité et la transparence restent des points de vigilance majeurs.

La gouvernance ne peut plus être perçue comme une simple exigence réglementaire. Elle devient une composante clé de la stratégie d’entreprise, gage de résilience et de compétitivité sur le long terme, dans un environnement de plus en plus guidé par la durabilité.

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