Le marché marocain des carburants a vu ses volumes d’importation progresser au deuxième trimestre 2025, tandis que les valeurs d’achat, elles, ont reculé. Selon le dernier rapport du Conseil de la Concurrence, cette tendance paradoxale traduit l’effet direct des baisses observées sur les marchés internationaux, qui ont pesé sur les recettes fiscales sans pour autant se refléter pleinement sur les prix de vente au détail.
Entre avril et juin, près de 1,72 million de tonnes de gasoil et d’essence ont été importées, un chiffre en hausse de 4,2 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation des volumes contraste avec la chute de 22 % de la valeur globale des importations, qui s’est établie à 10,93 milliards de dirhams. Le gasoil continue de dominer le marché, représentant à lui seul 87 % des volumes importés.
Les neuf sociétés couvertes par le reporting du Conseil de la concurrence concentrent à elles seules 81 % du volume et 80 % de la valeur des importations. Dans le détail, leurs importations ont légèrement diminué en volume (1,38 million de tonnes, soit -1,4 %) mais nettement en valeur, avec un recul de 26,6 %.
Cette baisse des prix internationaux a également affecté les recettes fiscales. La Taxe Intérieure de Consommation (TIC) et la TVA ont généré 7,17 milliards de dirhams, un montant en léger repli par rapport à l’année précédente. Si la TIC est restée stable, la TVA a chuté de près de 15 %. Là encore, les neuf sociétés principales ont contribué à hauteur de 5,81 milliards de dirhams, soit plus de 80 % du total.
Sur le plan logistique, la capacité de stockage est restée inchangée à 1,57 million de tonnes, dont 81 % détenus par ces neuf distributeurs. Le nombre de stations-service a poursuivi sa progression, atteignant 3 617 établissements, dont 2 562 opérés par les sociétés concernées.
Côté ventes, la consommation nationale a atteint 1,88 milliard de litres de carburants au deuxième trimestre, en hausse de 3,8 %. Mais cette progression en volume s’est accompagnée d’un recul de 12,8 % en valeur, avec un chiffre d’affaires total de 17,27 milliards de dirhams. Le gasoil représente toujours la majorité des ventes, avec 85 % des volumes écoulés.
Les prix à la pompe ont suivi la tendance des cotations internationales. Entre avril et juin, le gasoil raffiné a vu sa cotation moyenne reculer de 0,73 dirham par litre, tandis que le prix de vente moyen a baissé de 0,82 dirham. L’essence, elle, a connu une cotation stable (-0,03 DH/L), mais son prix de vente a tout de même baissé de 0,65 dirham par litre.
Pourtant, la baisse des coûts d’achat n’a pas été totalement répercutée sur les prix de cession aux stations-service. Pour le gasoil, la baisse des coûts a atteint 0,98 dirham par litre, contre seulement 0,47 dirham pour les prix de cession. Même logique pour l’essence, avec une différence de 0,29 dirham.
Enfin, les marges commerciales brutes sont restées stables. Les sociétés de distribution ont dégagé en moyenne 1,17 dirham par litre de gasoil et 1,83 dirham pour l’essence, des niveaux comparables à ceux enregistrés un an plus tôt.





