Dans la dernière édition du World’s Wealthiest Cities Report 2025, le cabinet britannique Henley & Partners, en collaboration avec la société d’analyse patrimoniale New World Wealth, dresse une carte du monde des grandes fortunes. En Afrique, neuf villes émergent comme des pôles majeurs de richesse — et le Maroc y signe une double présence remarquée avec Casablanca et Marrakech.
Sur un continent de plus de 1,4 milliard d’habitants, quelque 350 individus disposent d’un patrimoine liquide supérieur à 100 millions de dollars. Des centi-millionnaires — comprenez ici des fortunes disponibles à l’investissement, hors actifs immobiliers — qui résident dans des villes aux écosystèmes économiques dynamiques, où la finance, l’industrie et la tech prospèrent.
L’Afrique du Sud en tête, mais en mutation
Sans surprise, l’Afrique du Sud conserve la tête du classement, mais avec un jeu de chaises musicales entre ses métropoles. Le Cap prend le leadership africain avec 34 centi-millionnaires, en forte hausse par rapport à 2023 (26). Johannesburg, longtemps première du continent, glisse à la deuxième place avec 24 grandes fortunes, contre 30 deux ans plus tôt. Cette chute s’expliquerait par un climat d’incertitude politique et économique, poussant certains ultra-riches à migrer vers d’autres villes — voire à quitter le pays.
À noter également : la montée en puissance des villes balnéaires comme Umhlanga et Ballito, qui comptent désormais 34 centi-millionnaires à elles deux, et celle de la région viticole de Cape Winelands, forte de 18 grandes fortunes.
Le Maroc doublement représenté avec Marrakech et Casablanca
Marrakech conserve son pouvoir d’attraction auprès des grandes fortunes africaines. La ville ocre se hisse à la cinquième place du continent avec 14 centi-millionnaires, malgré un léger recul. Son offre haut de gamme, son rayonnement touristique et son ancrage commercial en font toujours une place prisée.
Casablanca, quant à elle, enregistre une baisse : 11 centi-millionnaires en 2025 contre 14 en 2023. Ce recul pourrait s’expliquer par une redistribution des capitaux vers d’autres régions du pays ou une expatriation de certaines fortunes. Pourtant, la capitale économique reste un acteur de premier plan, portée par une attractivité forte en matière d’investissements étrangers et d’offres de luxe.
Dans un contexte régional marqué par la recherche de stabilité et d’opportunités, les deux villes marocaines confirment le rôle pivot du Royaume dans la cartographie des grandes fortunes africaines.
Le Caire, Lagos et Nairobi ferment la marche
Le Caire maintient sa place de grand hub économique du nord du continent, avec 27 centi-millionnaires, un chiffre stable malgré les turbulences économiques que connaît l’Égypte.
Lagos, moteur du Nigeria, arrive juste derrière avec 12 ultra-riches. Portuaire, technologique et financière, la métropole nigériane reste l’un des pôles incontournables de l’Afrique de l’Ouest.
Enfin, Nairobi continue son ascension discrète mais sûre. Avec 10 centi-millionnaires, la capitale kényane, forte de son Silicon Savannah et de son influence diplomatique croissante, s’installe parmi les villes africaines où la richesse se consolide.
