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vendredi 28 novembre 2025

Casablanca Finance City veut propulser l’unité économique de l’Afrique

Les centres financiers jouent un rôle central dans l’activation concrète de la Zone de libre-échange continentale africaine. À Rabat, lors des Market Days 2025 de l’Africa Investment Forum, Lamia Merzouki, directrice générale adjointe de Casablanca Finance City, a plaidé pour une mobilisation structurée autour de ces plateformes pour accélérer l’intégration économique du continent.

Intervenant dans un panel consacré au rôle du secteur privé dans la mise en œuvre de la ZLECAf, elle a défendu l’idée que les hubs financiers africains, par leur effet d’entraînement et leur capacité à concentrer capitaux et compétences, disposent des atouts nécessaires pour soutenir cette ambition continentale.

Elle a détaillé un plan d’action articulé autour de quatre axes complémentaires. Le premier vise à structurer la participation du secteur privé grâce à un dialogue formalisé avec les pouvoirs publics et à la création d’un observatoire destiné à fournir des données de marché et des outils pratiques facilitant l’accès aux économies africaines.

Le second repose sur la nécessité de lever les freins infrastructurels à la production africaine. Pour cela, les centres financiers peuvent jouer un rôle de catalyseur dans la structuration de corridors économiques et le financement de projets complexes.

Troisième levier : l’harmonisation des cadres juridiques et réglementaires à travers une coopération accrue entre régulateurs. Cette démarche, selon Mme Merzouki, est un préalable essentiel à toute intégration financière régionale.

Dernier pilier, la diffusion des bonnes pratiques, notamment en matière de mobilité des personnes et des capitaux. Elle a évoqué à ce titre une initiative menée conjointement à Tokyo avec plusieurs centres financiers africains pour présenter le potentiel du continent à des investisseurs japonais.

Lamia Merzouki a mis en lumière le rôle de Casablanca comme base opérationnelle pour de grands projets structurants. CFC accueille notamment Africa50, un fonds de développement panafricain dont les équipes supervisent depuis la capitale économique marocaine plus de 20 milliards de dollars de projets sur l’ensemble du continent.

Elle a également souligné la nécessité de créer un environnement attractif pour les investisseurs, mais aussi pour les talents. Cette concentration d’expertise représente, selon elle, un avantage stratégique pour faire avancer les projets d’envergure liés à la ZLECAf.

Depuis sa création en 2010, Casablanca Finance City s’est positionnée comme un acteur engagé de l’intégration africaine. Son modèle repose sur des facilités concrètes offertes aux entreprises : délivrance rapide des titres de séjour, liberté de gestion des devises, et accès simplifié aux talents étrangers. Un environnement soutenu par un cadre juridique solide, notamment à travers la mise en place du Centre international de médiation et d’arbitrage de Casablanca, conçu pour renforcer la sécurité des transactions.

Enfin, elle a salué les partenariats établis entre les régulateurs financiers africains. Elle a rappelé qu’un accord de coopération signé il y a dix ans entre l’AMMC et ses homologues ouest-africains et centrafricains a permis d’aligner les cadres réglementaires, franchissant ainsi un pas décisif vers une intégration financière effective.

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