Casablanca Finance City Authority (CFCA) a organisé, le 15 avril 2025, une conférence-débat autour du rapport « Dynamiques du Développement en Afrique 2024 : Compétences, Emplois & Productivité », fruit d’une collaboration entre la Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE. L’événement s’est tenu au siège de la Région Casablanca-Settat, avec le soutien de cette dernière.
Réunissant des experts de haut niveau, la rencontre visait à explorer les enjeux liés au développement des compétences sur le continent, dans un contexte de profonde mutation des marchés du travail africains. Les discussions ont porté sur l’urgence de renforcer l’adéquation entre les formations et les besoins économiques, condition essentielle pour stimuler la productivité, l’emploi et une croissance inclusive.
Organisée en partenariat avec le Centre de développement de l’OCDE, cette initiative s’inscrit dans la volonté de CFCA de contribuer à la réflexion stratégique sur l’avenir économique de l’Afrique, en plaçant les talents et les compétences au cœur des politiques de développement.
Avec une prévision de croissance de 4% en 2025, l’Afrique se trouve à un tournant porteur à la fois de nouveaux défis et d’opportunités prometteuses dans des secteurs stratégiques, notamment les services numériques, les infrastructures et les énergies renouvelables.
La formation, moteur du développement en Afrique
Dans son allocution de bienvenue, Abdellatif Mazouz, le Président de la région Casablanca-Settat, a souligné l’importance de la coopération décentralisée, en complément des politiques nationales, pour faire émerger des écosystèmes territoriaux performants permettant de renforcer l’adéquation entre formation, emploi et besoins du marché.
Par la suite, Saïd Ibrahimi, Directeur Général de Casablanca Finance City Authority (CFCA), a mis en avant deux leviers clés pour renforcer l’employabilité sur le continent : le rôle des partenariats public-privé pour aligner la formation des talents avec les besoins du marché, et l’importance de la mobilité des compétences et des personnes à travers les frontières. Deux dimensions qui résonnent tout particulièrement avec les priorités de la place financière de Casablanca.
« Avec plus de 70 nationalités représentées, la communauté CFC incarne la richesse d’un écosystème ouvert, favorisant la mobilité des talents et la circulation des compétences à l’échelle internationale», a-t-il déclaré.
Dialogue de haut niveau sur la compétitivité et l’employabilité
Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau du Royaume du Maroc, a pour sa part délivré un discours introductif en revenant sur les réformes engagées par le Maroc pour améliorer l’éducation, lutter contre l’abandon scolaire et développer des filières de formation alignées avec les besoins de secteurs stratégiques pour le Royaume tels que le dessalement de l’eau, l’hydrogène vert ou le numérique. Il a également réaffirmé l’engagement du Maroc pour la co-émergence du continent africain, à travers des investissements structurants et des coopérations éducatives, en précisant : «Notre enjeu collectif est de faire de cette dynamique démographique un levier de productivité, de création d’emplois de qualité, et de développement inclusif. »
Par la suite, Ragnheiður Elín Árnadóttir, Directrice du Centre de Développement de l’OCDE, a souligné qu’investir dans les compétences d’une jeunesse africaine en pleine expansion peut se traduire par une croissance durable et une création d’emplois.
Elle a ainsi précisé : « Le nombre de jeunes Africains ayant achevé le deuxième cycle du secondaire ou des études supérieures devrait plus que doubler entre 2020 et 2040, passant de 103 à 240 millions. S’assurer que ces jeunes trouvent des emplois de qualité, correspondant à leurs aspirations, peut favoriser la transformation productive et inclusive de l’Afrique. »
Arthur Minsat, chef de l’unité Afrique et Moyen-Orient au Centre de développement de l’OCDE, a présenté les conclusions du rapport. Il a souligné l’importance pour les pays africains d’investir massivement dans le développement des compétences afin de stimuler la productivité, l’emploi et l’inclusivité. Il a identifié plusieurs leviers stratégiques, notamment l’amélioration de données harmonisées, le rapprochement des systèmes de formation des standards internationaux, le renforcement des compétences entrepreneuriales et transversales, l’investissement dans les établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels, ainsi que la résolution des pénuries de compétences le long des chaînes de valeur régionales.
Un panel de haut niveau a ensuite permis de réunir Khalid Baddou, Chef de Cabinet et Directeur des Affaires Institutionnelles de l’UM6P ; Javier Diaz Cassou, Senior Economist pour le Maroc à la Banque Mondiale ; et Badr Choufari, Managing Director et Partner au Boston Consulting Group. Ces différents experts ont eu l’occasion d’exposer leurs analyses sur les leviers d’action à mobiliser, en intégrant les spécificités régionales et nationales, pour libérer le plein potentiel du continent.
Cet événement s’inscrit dans la volonté de Casablanca Finance City d’offrir un espace de dialogue ouvert pour accompagner la réflexion sur les transitions économiques et sociales du continent