Après une année 2023 marquée par un recul, le secteur extractif marocain s’est brillamment redressé en 2024. Selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), rattachée au ministère de l’Économie et des Finances, l’indice de production du secteur a enregistré une croissance spectaculaire de 21% sur l’ensemble de l’année. Un véritable retournement de tendance, comparé au repli de 5,3% observé l’année précédente.
Ce redressement s’inscrit dans une dynamique continue tout au long de l’année : +28,6% au premier trimestre, +29% au deuxième, +22,4% au troisième et +9,2% au quatrième trimestre. Des performances soutenues qui témoignent d’un regain d’activité solide dans un secteur stratégique pour l’économie nationale.
C’est surtout le phosphate roche, pilier de l’industrie extractive marocaine, qui a porté cette croissance. Sa production s’est accrue de 24,5% à fin novembre 2024, effaçant largement la baisse de 10,8% enregistrée un an plus tôt. Les dérivés de phosphates ont eux aussi suivi cette tendance haussière, avec une croissance de 22%, contrastant avec le recul de 3,7% observé à fin novembre 2023.
Cette embellie s’explique en partie par une meilleure orientation de la demande mondiale durant l’année écoulée, mais aussi par des efforts internes de modernisation des infrastructures et d’optimisation des capacités de production, notamment par le groupe OCP, acteur clé du secteur.
Si 2024 s’est achevée sur une note résolument positive, les premiers indicateurs de 2025 invitent à une certaine prudence. En janvier, le chiffre d’affaires à l’export des phosphates et dérivés a reculé de 10,7%, s’établissant à 5,6 milliards de dirhams. En cause : une baisse marquée des expéditions de phosphate brut (-36%) et de ses dérivés (-7,6%), dans un contexte international encore instable.
En revanche, un signal encourageant émane des autres extractions minières, dont les ventes à l’étranger ont progressé de 21,2% à fin janvier 2025, renouant avec la croissance après une chute de 24,4% un an auparavant.
Le rebond du secteur extractif en 2024 vient rappeler le rôle crucial que jouent les ressources minières dans la résilience économique du Maroc. Toutefois, les premiers chiffres de 2025 soulignent également la nécessité de renforcer la diversification des débouchés à l’export et de consolider la valeur ajoutée nationale.
Alors que les enjeux environnementaux et géopolitiques bousculent les équilibres mondiaux, le Maroc devra continuer d’investir dans l’innovation, la durabilité et la transformation locale pour tirer pleinement parti de ses ressources et maintenir le cap de la croissance.
