Quatre ans après avoir essuyé moults revers diplomatiques et politiques du fait de son soutien au Polisario, l’Algérie commence à changer de champ de bataille. Faute de résultats tangibles sur le terrain, c’est désormais dans l’univers numérique que le voisin de l’Est cherche à poursuivre son offensive contre le Maroc. Selon plusieurs sources concordantes, les autorités algériennes auraient engagé des mercenaires du « dark web » à travers le monde pour mener des attaques ciblées contre les systèmes d’information marocains.
Cette nouvelle forme de confrontation, moins visible mais tout aussi dangereuse, se traduit par une multiplication d’intrusions dans des bases de données sensibles, des sabotages de serveurs, des diffusions de fausses informations, et même la mise en vente de données confidentielles sur les marchés souterrains du web. L’objectif affiché : créer un « Polisario numérique », capable de déstabiliser le Royaume dans l’espace virtuel, à défaut d’y parvenir sur le plan diplomatique ou militaire.
Une cyberoffensive bien huilée, financée à grands frais avec l’argent du contribuable algérien…
Si les tensions entre les deux pays ne sont pas nouvelles, ce qui change aujourd’hui, c’est la nature et l’ampleur des moyens déployés. À en croire plusieurs experts en cybersécurité, l’Algérie aurait débloqué des budgets considérables pour financer ces opérations. Sous couvert de propagande interne, ces attaques sont présentées comme l’œuvre de « hackers patriotes algériens », alors qu’en réalité, une bonne partie des cyberattaques récentes proviendraient de réseaux internationaux de hackers à la solde d’intérêts étatiques.
Parmi les cibles, des institutions publiques, des entreprises privées, mais aussi des infrastructures sensibles. Certaines attaques ont entraîné la paralysie de services numériques et des pertes importantes de données. D’autres, plus discrètes, visent à collecter des informations stratégiques ou à semer le doute dans l’opinion publique marocaine par la diffusion d’éléments faux ou déformés.
Appel à un sursaut national face à une menace réelle
Pour Tayeb Hezzaz, expert en cybersécurité interrogé par Le Nouvelliste, cette situation appelle à une mobilisation rapide et coordonnée. Selon lui, les attaques se sont intensifiées à la suite de l’annonce d’exercices militaires conjoints entre le Maroc et la France dans la région du Sahara. « Ces attaques ont aussi visé la France », précise-t-il, confirmant la dimension géopolitique du phénomène.
Il appelle à la constitution de forces marocaines de défense cybernétique, réunissant experts du public et du privé, pour mieux anticiper et contrer ces menaces. Il recommande un audit global de l’état de la sécurité numérique au Maroc, assorti d’un rapport détaillé identifiant les failles et les mesures correctives à engager sans délai.
Pour Hezzaz, même les plus grandes bases de données ne sont jamais totalement à l’abri : « La vigilance doit être constante. Il est impératif de créer une instance nationale forte dédiée à la cybersécurité, avec un numéro vert accessible aux citoyens pour signaler toute activité suspecte. »
Un mal pour un bien ?
Paradoxalement, cette vague d’attaques pourrait avoir un effet positif. En révélant la vulnérabilité de certaines infrastructures numériques marocaines, elle a permis de déclencher une prise de conscience accrue, tant au sein des institutions que chez les citoyens. L’urgence de renforcer la résilience numérique du Royaume s’impose aujourd’hui comme une priorité nationale.
Alors que la guerre numérique remplace de plus en plus les affrontements classiques, le Maroc est désormais appelé à défendre ses frontières invisibles avec la même détermination que ses frontières terrestres. Car la souveraineté, à l’ère du numérique, se joue aussi sur les écrans.