Le Maroc est à l’aube d’un tournant crucial. Face à la montée fulgurante des cyberattaques à l’échelle mondiale, le pays s’apprête à lancer une offre d’assurance dédiée aux risques cyber. Une mesure longtemps attendue, désormais imminente, qui pourrait transformer la manière dont entreprises et institutions se prémunissent contre les menaces numériques.
L’annonce officielle a été faite dans le cadre du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance : une couverture spécifique contre les risques cyber est en cours de développement. Ce n’est plus une idée à l’étude, mais une réponse concrète à une urgence bien réelle. Car la menace est là, pressante, massive. À l’image des 82 % de grandes compagnies d’assurance internationales frappées par des ransomwares en 2022, le Maroc n’est pas à l’abri. Il est même, comme d’autres pays en phase de digitalisation rapide, particulièrement exposé.
Le Royaume a déjà posé les jalons d’un cadre protecteur, en renforçant sa législation avec la loi 20-05 sur la cybersécurité et une directive nationale sur la sécurité des systèmes d’information. Mais aujourd’hui, il devient impératif d’aller plus loin : anticiper les conséquences d’une attaque et proposer une couverture capable d’amortir les chocs économiques, juridiques et opérationnels qu’elle provoque.
Cette future offre d’assurance cyber arrive donc à point nommé. Elle ne relèvera plus du registre de l’optionnel, mais de l’indispensable. Dans un écosystème numérique en pleine expansion – où les données circulent plus vite que jamais, où les plateformes se multiplient, et où l’intelligence artificielle gagne du terrain – la protection ne peut plus être uniquement technique. Elle doit aussi être contractuelle, encadrée et indemnisée.
L’imminence de cette offre soulève aussi des attentes élevées. Elle devra être adaptée aux spécificités du tissu économique marocain, où coexistent grands groupes, PME, administrations et structures informelles. Elle devra aussi être pédagogique, pour accompagner un marché encore peu sensibilisé à la couverture des risques numériques. Et enfin, elle devra être agile, pour suivre l’évolution rapide des menaces et des technologies.
L’assurance cyber n’est pas seulement un produit. C’est une promesse de confiance dans l’économie numérique. Un outil de résilience face à l’incertitude. Et pour le Maroc, un signal fort envoyé aux investisseurs, aux entreprises et aux citoyens : celui d’un pays prêt à faire face aux défis de son temps.
Le compte à rebours est lancé. Le marché s’y prépare. Les acteurs publics et privés sont à la manœuvre. L’arrivée imminente de cette offre d’assurance cyber pourrait bien marquer une nouvelle ère pour la cybersécurité au Maroc.
