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dimanche 15 juin 2025

Dans les oasis marocaines, l’IA fait germer l’espoir !

Dans les replis silencieux des oasis marocaines, une transformation s’opère, discrète mais profonde. Longtemps livrés aux caprices du climat et aux assauts du bayoud, les territoires oasiens s’ouvrent à de nouveaux outils. L’intelligence artificielle, jusqu’alors étrangère à cet univers, s’y installe peu à peu, modifiant en profondeur les pratiques agricoles et la gestion des ressources.

Le palmier-dattier, jadis pilier économique et culturel, cède désormais une part de son rôle central à des capteurs, des algorithmes et des données traitées à distance. Loin d’effacer les traditions, cette mutation les prolonge, en leur donnant de nouveaux appuis. La détection précoce des maladies, l’anticipation des récoltes ou l’ajustement des irrigations ne relèvent plus de l’intuition seule, mais d’une lecture rationnelle des signaux du sol et du ciel.

Cette révolution silencieuse s’applique aussi à l’eau, ressource vitale et de plus en plus rare. Grâce à l’analyse fine des territoires, il devient possible de repérer les zones les plus aptes à stocker les pluies ou à accueillir des retenues. La cartographie numérique, appuyée par la télédétection spatiale, affine cette lecture du terrain. Elle permet des interventions ciblées, adaptées à la topographie et aux spécificités de chaque oasis.

Les premiers essais ont déjà montré l’efficacité de cette alliance. L’irrigation pilotée par des capteurs insérés dans le sol permet d’économiser de l’eau tout en respectant le rythme des racines. Ce type d’outil traduit en données ce que les anciens percevaient à l’œil nu, et aide à ajuster les gestes agricoles en temps réel.

Au cœur de ce processus, les systèmes d’information géographique occupent une place centrale. Ils croisent les savoirs anciens et les données modernes pour mieux comprendre le territoire. Ces outils permettent aussi de reproduire certaines techniques dans des contextes similaires, et d’en imaginer d’autres, adaptées aux évolutions en cours.

Ce croisement entre mémoire et innovation ne gomme pas l’héritage. Il s’en nourrit. Les khettaras, ces galeries d’irrigation creusées depuis des siècles, ne sont pas mises de côté. L’intelligence artificielle contribue à en optimiser l’usage, prolongeant leur efficacité dans un contexte de raréfaction des eaux souterraines.

Loin des clichés d’un monde figé, les oasis deviennent des laboratoires du futur. Elles expérimentent une coexistence entre tradition et modernité, entre pratiques ancestrales et données numériques. À l’ombre des palmiers, une autre forme de vitalité prend racine, portée par la promesse d’un développement durable, ancré dans le réel.

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