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lundi 28 avril 2025

Don, prêt ou capital : que cache vraiment le crowdfunding ?

Apparu bien avant l’ère du numérique, le financement par la foule, ou crowdfunding, est loin d’être une invention contemporaine. On retrouve ses traces dès le XIXe siècle, avec le financement populaire de la Statue de la Liberté ou de la Sagrada Familia. Mais c’est l’arrivée d’internet et des plateformes en ligne qui va lui donner une nouvelle dimension. En quelques clics, un projet peut désormais rassembler des centaines de contributeurs, abolissant les frontières physiques et financières. Cette transformation a permis l’émergence d’une économie de la contribution, au croisement de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la solidarité.

Pour répondre à cet essor, le Maroc s’est doté d’un arsenal juridique spécifique à travers la loi 15-18. Le texte encadre l’ensemble des opérations de crowdfunding, qu’il s’agisse de dons, de prêts ou d’investissements en capital. Il impose des règles précises aux sociétés de financement collaboratif, qui doivent obtenir un agrément de l’AMMC ou de Bank Al-Maghrib selon la nature des opérations. Ces sociétés sont tenues à une série d’obligations en matière de transparence, de contrôle des projets, d’information des contributeurs et de gestion des fonds.

Don, prêt, capital : trois formes, trois logiques

On distingue trois grandes catégories de financement collaboratif. Le crowdfunding par don s’adresse à des projets à vocation sociale, culturelle ou environnementale, sans retour financier pour le contributeur. Le prêt, avec ou sans intérêt, permet à un porteur de projet d’emprunter auprès de particuliers, souvent pour un besoin à court ou moyen terme. Enfin, le crowdfunding par investissement donne au contributeur la possibilité de devenir actionnaire d’une entreprise, avec l’espoir d’un rendement futur. Chaque forme obéit à ses propres règles et plafonds, avec des montants pouvant aller jusqu’à cinq millions de dirhams pour l’investissement en capital.

Une relation triangulaire strictement encadrée

Le crowdfunding repose sur une structure claire : un porteur de projet en quête de financement, une plateforme qui l’accompagne dans la levée de fonds, et un contributeur qui mise sur sa réussite. Le guide détaille les rôles et responsabilités de chacun, depuis la phase de sélection du projet jusqu’au suivi post-financement. Il rappelle notamment que le contributeur doit être informé des risques, accepter les conditions spécifiques à chaque type de financement et avoir pleinement conscience de la possibilité de perdre tout ou partie de son investissement.

Des opportunités à saisir, des risques à comprendre

Il est important de prendre le temps de choisir sa plateforme, d’analyser les projets, de diversifier ses placements et de n’investir que des sommes dont on peut se passer. Le guide détaille les principaux risques : non-réalisation du projet, absence de rendement, illiquidité des titres ou manque d’information. Pour protéger l’épargnant, la réglementation impose aussi des plafonds de contribution, à l’exception des investisseurs qualifiés, appelés « investisseurs providentiels ».

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