Erfoud accueille cette semaine la 14e édition du Salon international des dattes, placée cette année sous le signe de la gestion durable de l’eau, enjeu central pour les oasis et la culture du palmier dattier. L’événement, organisé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, s’est ouvert mercredi en présence du ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari.
Déployé sur 40.000 m², le salon réunit plus de 230 exposants venus du Maroc et de l’étranger, avec une affluence attendue de plus de 90.000 visiteurs. Il s’impose comme un rendez-vous incontournable pour la filière phoenicicole et les territoires oasiens, à un moment où les pressions sur les ressources hydriques ne cessent de s’accentuer.
La thématique de cette édition reflète la volonté des autorités et des professionnels de faire face au stress hydrique qui affecte directement les écosystèmes oasiens. Ces derniers, au-delà de leur rôle agricole, constituent des réservoirs de biodiversité et un rempart contre l’avancée du désert. À travers ce salon, il s’agit aussi de valoriser l’agriculture oasienne et de stimuler une dynamique économique locale.
Un programme scientifique dense accompagne l’événement, avec notamment un forum de l’investissement centré sur la responsabilité environnementale et une journée scientifique consacrée aux solutions innovantes pour l’adaptation des systèmes oasiens. Des rencontres B2B sont également organisées pour renforcer les partenariats au sein de la filière.
En marge de l’inauguration, le ministre a visité le projet d’aménagement hydro-agricole de Maktaa Sfa, conçu pour détourner les eaux de crues de l’Oued Gheris vers le lac Merzouga. Ce chantier structurant, d’un coût de 85,23 millions de dirhams, permettra l’irrigation de près de 1.200 hectares dans les communes de Rissani et Taous et devrait générer plus de 340.000 journées de travail pendant les travaux.
Le projet inclut la construction d’un barrage de dérivation, la pose de 16 kilomètres de canaux, la réhabilitation de la digue du lac Merzouga et la modernisation des réseaux d’irrigation existants. Objectif : améliorer la gestion de l’eau, préserver le couvert végétal, renforcer la nappe phréatique et soutenir les revenus agricoles dans une logique de durabilité.
Une convention de partenariat a également été signée entre l’ANDZOA, l’INRA et l’OADA. Dotée de 200.000 dollars, elle s’inscrit dans le programme modèle de développement des oasis, avec des actions ciblées sur la préservation des ressources naturelles, la valorisation des espèces locales, la lutte contre la désertification et le soutien à l’emploi, notamment pour les jeunes et les femmes.
Ce programme vient renforcer les orientations de la stratégie Génération Green 2020-2030, qui vise à bâtir une agriculture résiliente, inclusive et innovante, au service de la souveraineté alimentaire et de la stabilité des territoires fragiles.





