Essaouira s’apprête à vibrer au rythme du monde. Du 19 au 21 juin, le Festival Gnaoua transforme la ville en une scène à ciel ouvert où traditions ancestrales et créations contemporaines se croisent dans une effervescence musicale sans frontières.
Le coup d’envoi sera donné dans les rues, avec une parade rassemblant tous les Maâlems Gnaoua, portée par l’énergie populaire d’une foule réunie autour d’un rituel collectif. La procession ouvrira la voie à un concert inaugural sur la scène Moulay Hassan, où Hamid El Kasri retrouvera la compagnie Bakalama du Sénégal, en compagnie des chanteuses Abir El Abed et Kya Loum. Une entrée en matière saisissante, entre spiritualité gnaouie, rythmes d’Afrique de l’Ouest et voix engagées.
Le festival poursuivra sur un tempo d’une rare intensité. Les passerelles musicales se multiplieront : Houssam Gania dialoguera avec le batteur new-yorkais Marcus Gilmore, Morad ElMarjan croisera son univers avec celui de Dhafer Youssef, tandis que la formation d’Asmaa Hamzaoui & Bnat Timbouktou s’alliera à la puissance de Rokia Koné. Parmi les temps forts, une création portée par Maâlem Mohamed Boumezzough réunira sept musiciens de trois pays dans une aventure sonore mêlant guembri, balafon et cuivres.
Les scènes accueilleront également les figures majeures de la scène afro-diasporique. Cimafunk, CKay et Tiken Jah Fakoly viendront porter leurs voix à une audience intergénérationnelle. La jeune génération gnaoua, elle, prendra sa place aux côtés des maîtres, notamment sur la scène de la plage.
L’avant-garde ne sera pas en reste. Fehd Benchemsi & The Lallas, DuOud, Nishtiman Project, The Leila et Ribab Fusion apporteront chacun une proposition singulière, entre racines et innovations.
Durant trois jours, 350 artistes dont 40 Maâlems se relaieront sur 54 concerts, dans l’espace public comme dans des lieux patrimoniaux, de jour comme de nuit.
Au-delà de la musique, le Forum des droits humains reviendra pour sa douzième édition. Dédié aux migrations et à la circulation des cultures, il réunira chercheurs, cinéastes, artistes et penseurs pour des échanges autour des récits, des identités et des créations à l’ère du mouvement.
L’engagement du festival dans la transmission prend forme à travers la deuxième édition du programme « Berklee at Gnaoua », mené avec le Berklee College of Music. De jeunes talents issus de 23 pays y bénéficieront d’une formation intensive au contact de musiciens confirmés.
Une nouvelle chaire sur les croisements culturels, initiée avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, animera également deux tables rondes consacrées aux spiritualités partagées et aux langages musicaux contemporains.
Le festival investira aussi l’espace urbain avec les rencontres de l’Arbre à Palabres, une exposition au Borj Bab Marrakech, des concerts de rue et des ateliers participatifs.
Essaouira, durant trois jours, deviendra ce lieu où l’art réinvente le lien, où la musique rassemble ce que le monde disperse.
