Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde revient en juin à Essaouira pour une 26e édition placée sous le signe de la transmission, de l’audace et des métissages sonores. Depuis plus de vingt-cinq ans, ce rendez-vous transforme la médina en scène ouverte à toutes les formes d’expression musicale, où les traditions gnaouies dialoguent avec les rythmes du monde entier.
Cette année, le festival s’appuie sur des partenariats structurants. Avec le Berklee College of Music, il accompagne les jeunes musiciens dans leur formation. Avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, il initie la création d’une chaire consacrée aux croisements culturels. Ces engagements prolongent l’esprit du festival au-delà de la scène, dans les champs de l’enseignement et de la réflexion.
L’ouverture promet une performance saisissante. Maâlem Hamid El Kasri, figure incontournable de la tradition gnaouie, partage la scène avec Bakalama, troupe sénégalaise connue pour la puissance de ses percussions et de ses danses. À leurs côtés, les voix d’Abir El Abed et Kya Loum tissent un fil musical entre les rives du Maroc et du Sénégal, dans une fusion de transes gnaouies et de sabars sénégalais.
Parmi les rencontres attendues, celle entre Maâlem Houssam Gania et Marcus Gilmore s’annonce intense. Le fils de Mahmoud Gania, dépositaire d’un héritage puissant, fait face au batteur américain, héritier du jazz contemporain. Leurs univers se croisent dans un jeu de contrastes et d’affinités, entre enracinement et liberté.
Autre moment fort : la scène réunissant Maâlem Mohamed Boumezzough avec un ensemble international. Balafon, guitare, saxophone et voix se mêlent pour réinventer les rythmes gnaouis à la lumière du jazz et des musiques africaines. Aux côtés du Malien Aly Keïta, du guitariste Anas Chlih, du saxophoniste Martin Guerpin et de la chanteuse Hajar Alaoui, il propose une création collective sans frontières.
La programmation fait aussi une place à CKay, artiste nigérian au succès planétaire. Révélé par son titre « Love Nwantiti », il incarne une nouvelle génération de musiciens afrobeats, mêlant rythmes entraînants et émotions brutes. Nommé aux BRIT et BET Awards, doublement primé aux BMI Awards, il apportera à Essaouira une touche pop venue de Lagos, entre sensualité, énergie et mélancolie.
Depuis sa création en 1998, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde ne cesse de réaffirmer sa vocation : faire de la musique un espace d’expérimentation, de mémoire et de création. En soutenant les artistes, en investissant dans les savoirs, en multipliant les croisements, il contribue à faire émerger un véritable écosystème culturel, ancré au Maroc et ouvert sur l’Afrique.