Les grandes banques marocaines abordent 2025 et 2026 avec des bases suffisamment solides pour envisager de nouvelles perspectives de développement. C’est le constat dressé par Fitch Ratings dans son dernier rapport consacré aux performances des sept principaux groupes bancaires du Royaume.
L’étude relève une progression de 22 % du résultat net agrégé du secteur en 2024, malgré une augmentation des provisions pour créances douteuses. Cette évolution s’explique par la hausse des revenus de trading sur les titres à revenu fixe, une amélioration du revenu net d’intérêts ainsi qu’une maîtrise rigoureuse des charges.
Fitch rappelle que les banques marocaines ont longtemps fonctionné avec des marges de capital restreintes, limitant leurs capacités d’expansion. La tendance semble toutefois s’inverser. L’agence indique que la rentabilité plus élevée et les récentes émissions de dettes subordonnées ont contribué à renforcer leur situation financière, offrant de nouvelles marges de manœuvre pour accompagner la croissance.
Le contexte économique s’annonce par ailleurs plus favorable, aussi bien au Maroc que dans d’autres marchés africains où ces établissements sont implantés. L’agence estime qu’un potentiel d’amélioration important subsiste, soutenu par la baisse progressive des provisions et l’augmentation attendue des volumes d’activité.
Fitch anticipe également un effet stimulant lié aux grands projets d’infrastructure en cours de préparation. Ces projets, dont le besoin de financement pourrait dépasser les 100 milliards de dollars d’ici 2030, devraient favoriser une hausse des crédits, notamment dans le segment des entreprises.
Enfin, le rapport souligne la solidité structurelle du financement du secteur. Les banques marocaines continuent de s’appuyer principalement sur les dépôts de leur clientèle, une ressource peu coûteuse, renforcée en 2024 par les mesures d’amnistie fiscale. Cette situation permet au secteur de maintenir une bonne liquidité tout en poursuivant ses ambitions de développement.
