Invité par CNN, Rachid El Khalfi, haut fonctionnaire et actuel porte-parole du ministère de l’Intérieur, a défendu la gestion sécuritaire des manifestations organisées ces dernières semaines dans plusieurs villes du Royaume par la jeunesse marocaine. Il a qualifié ce mouvement de tension passagère, désormais sous contrôle.
Face à la journaliste américaine, El Khalfi a tenu à remettre les événements dans leur contexte. Le Maroc, a-t-il rappelé, a élargi l’espace des libertés, y compris en ce qui concerne la contestation publique. Selon lui, près de 600 manifestations sont recensées chaque mois dans le pays. Un volume qu’il considère comme révélateur d’une maturité démocratique et d’une culture de protestation assumée.
Le haut responsable n’a pas esquivé les chiffres. Le chômage des jeunes reste élevé, et plus de la moitié de la population est âgée de moins de 35 ans. Mais il refuse d’y voir un signe d’échec de l’exécutif. Il préfère parler d’un contexte économique difficile qui alimente des revendications légitimes. La mobilisation, selon lui, doit être interprétée comme l’expression d’une vitalité sociale. L’État, assure-t-il, se veut à l’écoute et déterminé à lever les malentendus, tout en corrigeant ce qui peut l’être.
Interrogé sur les incidents survenus à Leqliaa, où trois personnes ont perdu la vie, El Khalfi a parlé de situations de légitime défense. Les forces de l’ordre, affirme-t-il, ont été confrontées à des menaces directes. Il a indiqué que des enquêtes sont en cours pour faire toute la lumière sur les faits. L’usage de la force, a-t-il précisé, ne saurait échapper à l’État de droit. Qu’il s’agisse de membres des forces de sécurité ou de manifestants ayant commis des violences, la loi, dit-il, s’appliquera sans distinction.
Sur le volet politique du mouvement, le porte-parole a préféré s’en tenir à sa mission : la gestion sécuritaire. Il a également rejeté l’idée d’une montée incontrôlée de la tension, évoquant un épisode désormais maîtrisé. Selon lui, les premières interdictions de rassemblement s’expliquaient par l’absence d’organisateurs identifiés, mais ont laissé place à davantage de souplesse une fois les conditions réunies.
Le Maroc, a-t-il insisté, ne part pas de zéro. Il dispose de politiques publiques actives et continue de travailler à garantir la dignité de chacun et la justice sociale, en particulier pour les jeunes générations.