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IA : la facture cachée du projet « Stargate » d’OpenAI

IA : la facture cachée du projet « Stargate » d'OpenAI

Alors que l’entreprise multiplie les annonces spectaculaires sur de nouveaux centres de données et des partenariats stratégiques, comme récemment avec Nvidia, une analyse du Financial Times, basée sur une étude d’HSBC, révèle les tensions financières extrêmes auxquelles OpenAI pourrait être confrontée. Certains analystes évoquent même le spectre d’une faillite, poussant la banque à modéliser différents scénarios pour comprendre comment la société de Sam Altman pourrait éviter ce risque.

Une facture colossale pour l’infrastructure

Le cœur du problème réside dans le coût pharaonique des infrastructures nécessaires à la course à l’intelligence artificielle générale. Pour honorer ses engagements, OpenAI devra lever 207 milliards de dollars d’ici à 2030, selon HSBC.

Cette somme vertigineuse finance la stratégie « Stargate », un réseau de centres de données présenté comme l’épine dorsale des futurs modèles. L’entreprise s’appuie sur des accords d’une ampleur inédite :

  • Un partenariat avec Microsoft estimé à 250 milliards de dollars.

  • Des engagements auprès d’Oracle (300 milliards) et d’AWS (38 milliards).

La valeur combinée de ces contrats pourrait atteindre 1 800 milliards de dollars d’ici 2030, générant une facture annuelle avoisinant les 620 milliards. Un détail interpellant : HSBC estime que seulement un tiers de la capacité électrique contractée (36 GW) sera effectivement utilisée d’ici la fin de la décennie, illustrant le caractère de pari industriel à long terme du secteur.

Des revenus en forte croissance, mais insuffisants

OpenAI affiche une croissance impressionnante, avec des revenus projetés autour de 8 milliards de dollars pour 2025. Cependant, l’écart avec les dépenses projetées reste abyssal.

Les analystes anticipent une adoption massive :

  • Le nombre d’utilisateurs payants de ChatGPT pourrait passer de 5% à 10% d’ici 2030, atteignant potentiellement 3 milliards d’utilisateurs fidèles.
  • L’abonnement à un assistant IA pourrait devenir aussi courant qu’un abonnement Microsoft 365 pour les professionnels.
  • Les revenus des entreprises (via les API et les licences) sont cruciaux, avec un potentiel estimé à 386 milliards de dollars par an, contre 129 milliards pour le grand public.

Malgré ces perspectives optimistes, le cumul des revenus prévus, des liquidités et des apports de partenaires comme Nvidia ne suffirait pas à combler le déficit. HSBC identifie un « trou » de 207 milliards de dollars, même en intégrant une marge de sécurité dans ses calculs.

Un risque systémique pour l’écosystème tech

La situation dépasse le cadre d’OpenAI. L’analyse souligne que ses principaux partenaires et investisseurs sont fortement exposés au succès ou à l’échec de sa stratégie. Parmi eux figurent Microsoft, Oracle, Amazon, Nvidia, AMD et SoftBank (actionnaire à 11%).

L’étude d’HSBC ne prédit pas l’échec, mais elle met en lumière la fragilité d’un modèle économique bâti sur des investissements massifs à long terme, dans un marché technologique en évolution rapide. La capacité d’OpenAI à résoudre cette équation financière périlleuse sera déterminante, non seulement pour son avenir, mais aussi pour la stabilité d’une large partie de l’écosystème de l’IA.

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