La souveraineté alimentaire est un enjeu stratégique pour le Maroc, particulièrement face aux défis climatiques actuels. Les interprofessions agricoles jouent un rôle central dans la préservation de cette sécurité alimentaire en coordonnant les efforts des différents acteurs du secteur.
Le Maroc traverse une période de sécheresse prolongée, avec six années consécutives de précipitations insuffisantes. En 2025, les précipitations ont été inférieures de 53 % à la moyenne des trente dernières années, entraînant une réduction significative des ressources en eau et affectant gravement le secteur agricole. Les barrages des régions agricoles clés, comme Doukkala et Souss-Massa, affichent des taux de remplissage respectifs de 2 % et 15 %, reflétant une situation hydrique critique.
Cette pénurie d’eau a conduit à une diminution de 38 % des cheptels bovins et ovins par rapport au dernier recensement effectué il y a neuf ans. La rareté des pâturages a également entraîné une baisse de la production de viande, obligeant le pays à augmenter ses importations pour stabiliser les prix sur le marché intérieur.
Face à ces défis, le Maroc a mis en place des stratégies ambitieuses pour moderniser et renforcer son secteur agricole. Le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, a permis d’augmenter la valeur ajoutée agricole de 65 milliards de dirhams en 2008 à 125 milliards de dirhams en 2018, soit une croissance de près de 92 %. Cette initiative a également favorisé une hausse de 34 % des exportations agricoles.
En 2020, la stratégie « Génération Green 2020-2030 » a été introduite pour consolider les acquis du Plan Maroc Vert. Cette nouvelle feuille de route vise à promouvoir un développement agricole durable en mettant l’accent sur la modernisation des techniques de production et la formation d’une nouvelle génération d’agriculteurs. Les interprofessions agricoles sont des partenaires clés dans la mise en œuvre de cette stratégie, contribuant activement à l’amélioration des performances des différentes filières.
Les interprofessions agricoles, en regroupant les différents acteurs d’une même filière, jouent un rôle déterminant dans la structuration et la compétitivité du secteur. Elles facilitent la coordination entre producteurs, transformateurs et distributeurs, assurant ainsi une meilleure gestion des ressources et une optimisation de la chaîne de valeur. Leur implication est essentielle pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire et à la durabilité de l’agriculture marocaine.