La Banque mondiale a validé un financement de 350 millions de dollars pour soutenir le développement du pôle mobilité et logistique du Grand Casablanca. Ce soutien vise à améliorer l’accès aux emplois et aux services essentiels grâce à une modernisation du transport ferroviaire dans cette région stratégique du réseau marocain. Le projet renforcera également les capacités de l’ONCF en matière de planification et de gestion des infrastructures.
Avec une urbanisation galopante qui concerne déjà 60 % de la population et pourrait atteindre 70 % d’ici 2050, le Maroc fait face à une pression croissante sur ses réseaux de transport, particulièrement dans la région de Casablanca-Settat, qui joue un rôle moteur dans l’économie nationale. Les villes, en tant que centres d’emploi et de croissance, doivent relever plusieurs défis pour maintenir leur attractivité. Les difficultés de mobilité dans les zones périphériques, la congestion routière et les nuisances liées au trafic sont autant d’obstacles au développement.
Pour y répondre, les autorités marocaines misent sur le renforcement du transport public et du rail, avec un objectif clair : améliorer l’accessibilité tout en limitant l’empreinte écologique. Dans ce cadre, le programme SIR, pour Service intra-métropolitain rapproché, repense l’offre ferroviaire dans le Grand Casablanca. Il prévoit la rénovation des gares, la construction de nouvelles infrastructures et l’augmentation des fréquences, afin de permettre aux usagers d’accéder aux points névralgiques du territoire en moins de 45 minutes.
Le financement apporté par la Banque mondiale permettra de mettre en œuvre une ligne électrifiée reliant le centre de Casablanca à plusieurs communes de la périphérie, dont Zenata, Mohammedia, Nouaceur et Bouskoura. Le projet s’étendra sur une emprise de 73 kilomètres, avec des travaux portant sur la signalisation, l’alimentation électrique et la résilience face au changement climatique. L’objectif est double : désengorger les lignes existantes et accroître les capacités de fret vers le port de Casablanca.
Quinze gares multimodales seront créées ou réaménagées pour faciliter les correspondances avec les autres moyens de transport. Elles intégreront des critères d’accessibilité universelle et de développement centré sur les transports publics. Des investissements spécifiques sont également prévus pour améliorer les installations logistiques, notamment à Aïn Sebaâ, ainsi que pour assurer la connexion avec la nouvelle zone logistique de Zenata.
Selon Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, ce soutien contribuera à renforcer la gouvernance de l’ONCF et à appuyer sa mutation en entreprise de service axée sur le client. Il y voit un engagement clair en faveur d’un développement durable et d’une meilleure qualité de vie pour les habitants de la métropole.
D’ici 2031, les effets attendus sont significatifs. Plus de 560 000 personnes devraient bénéficier de transports plus accessibles. Le nombre d’emplois atteignables en moins de 45 minutes progressera de 7 %, tandis que l’accès aux services essentiels augmentera de 7,3 %.