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lundi 30 juin 2025

La croissance tirée par l’investissement et la demande intérieure au T1 2025

L’économie nationale a retrouvé un net dynamisme au premier trimestre 2025, affichant une croissance de 4,8 %, contre 3 % sur la même période un an plus tôt. Ce rebond s’appuie autant sur les performances des secteurs non agricoles, en progression de 4,6 %, que sur la reprise du secteur agricole, en hausse de 4,5 %.

Le secondaire a particulièrement contribué à cet élan, avec une hausse de 4,5 % de sa valeur ajoutée corrigée des variations saisonnières, contre 3,2 % début 2024. Cette progression s’explique par l’accélération des activités dans le bâtiment et les travaux publics, qui ont bondi de 6,3 % après une hausse modérée de 2,5 %, par une croissance plus soutenue dans la production d’électricité et d’eau (+5 %), ainsi que par une meilleure tenue des industries de transformation (+3,4 %). L’industrie extractive, en revanche, a connu un net ralentissement, passant de 19,1 % à 6,7 %.

Le tertiaire a également connu un regain d’activité. Sa valeur ajoutée a progressé de 4,7 %, contre 3,8 % un an plus tôt. L’hébergement et la restauration ont enregistré une envolée (+9,7 %), tout comme les services d’éducation, de santé et d’action sociale (+6,2 %). Les services administratifs et de sécurité sociale ont eux aussi progressé (+5,3 %), de même que le commerce et la réparation automobile (+4,3 %). Les services immobiliers sont repassés en territoire positif (+0,8 %), après un recul de 1,4 %. À l’inverse, le transport, l’entreposage, les services aux entreprises et les technologies de l’information ont tous ralenti, certains très fortement, comme les communications (+0,5 % contre 3,3 %).

Le secteur primaire, lui, a rebondi de 4,3 %, après un repli de 4,3 % un an auparavant. Ce redressement tient à la nette reprise de l’activité agricole, qui progresse de 4,5 % après une chute de 5 %, tandis que la pêche a légèrement reculé de 0,3 %, contrastant avec sa forte hausse de 10,6 % l’année précédente.

Dans ce contexte, et malgré un léger fléchissement des impôts nets de subventions sur les produits (+6 % contre +6,7 %), le PIB corrigé des variations saisonnières a gagné 4,8 % au premier trimestre.

En valeur, la croissance du PIB a atteint 6,9 %, un niveau quasi stable par rapport à l’an dernier. Cette évolution traduit un net ralentissement du rythme de l’inflation, ramenée à 2,1 %, après avoir atteint 3,8 % un an plus tôt.

La demande intérieure a joué un rôle moteur. Elle a progressé de 8 %, deux fois plus vite que l’an dernier, apportant à elle seule 8,5 points de croissance, contre 4,3 précédemment. Les ménages ont accru leur consommation finale de 4,4 %, contre 2,8 % au premier trimestre 2024. L’investissement brut, quant à lui, a bondi de 17,5 %, après une hausse de 4,9 % seulement un an plus tôt. En revanche, la consommation des administrations publiques a légèrement ralenti (+5,2 %, contre +5,5 %), avec une contribution plus modeste à la croissance.

Les échanges extérieurs, en revanche, ont pesé sur l’activité. Les importations de biens et services ont progressé de 9,8 %, contre 7,6 % l’année précédente, réduisant la croissance de 4,7 points. En face, les exportations ont marqué le pas (+2,2 % contre +5,8 %), ne contribuant qu’à hauteur de 0,9 point, contre 2,5 un an plus tôt. L’impact global des échanges extérieurs sur la croissance ressort donc à -3,8 points, contre -1,3 point au premier trimestre 2024.

Enfin, malgré une légère hausse du PIB en valeur et une baisse plus marquée des revenus nets en provenance du reste du monde (-7,5 %), le revenu national brut disponible a progressé de 6 %, un rythme similaire à celui observé un an plus tôt. Avec une consommation finale nationale en hausse de 6,7 %, l’épargne s’est contractée, tombant à 26,8 % du PIB, contre 27,6 % auparavant. L’investissement brut, lui, a atteint 28,8 % du PIB, creusant le besoin de financement de l’économie à 2 %.

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