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vendredi 21 mars 2025

La population urbaine en Afrique va doubler en 2050 ! (OCDE-BAD)

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L’Afrique est en pleine transformation. Selon le rapport « Dynamiques de l’urbanisation africaine 2025 : Planifier l’expansion urbaine », produit conjointement par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE), la Banque africaine de développement, Cities Alliance et Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique, la population urbaine du continent va doubler d’ici 2050, atteignant 1,4 milliard de citadins. Une croissance sans précédent qui placera l’Afrique au deuxième rang des continents les plus urbanisés, derrière l’Asie.

Les villes africaines absorberont 80 % de l’augmentation démographique, avec une concentration particulièrement forte au Nigeria, où la population urbaine atteindra 250 millions d’habitants, et en Égypte, qui comptera 147 millions de citadins. Le nombre d’agglomérations dépassant les 10 000 habitants passera de 9 000 en 2020 à plus de 11 000 en 2050, tandis que 159 villes auront plus d’un million d’habitants et 17 deviendront des mégapoles de plus de 10 millions d’âmes.

Au-delà de la croissance démographique, l’urbanisation se traduit par une expansion spatiale massive. D’ici 2050, la superficie des villes africaines devrait plus que doubler, passant de 175 000 km² à 450 000 km². Cette extension sera particulièrement marquée dans les agglomérations intermédiaires, dont la croissance spatiale atteindra un rythme annuel de 5,2 %. Cette évolution exercera une pression croissante sur les infrastructures, les ressources foncières et les services urbains.

Face à ces enjeux, le rapport souligne l’urgence de politiques urbaines adaptées. La gouvernance locale doit être renforcée pour mieux gérer l’expansion des villes et intégrer les réalités du terrain, notamment en reconnaissant l’importance des quartiers informels et de l’économie urbaine non régulée. La planification doit anticiper les besoins des populations et des entreprises, en prenant en compte les dynamiques démographiques et spatiales. L’intégration des enjeux climatiques et environnementaux dans l’aménagement des villes est essentielle pour assurer leur résilience.

Le financement du développement urbain constitue un autre défi majeur. Les investissements publics et privés devront être considérablement renforcés pour accompagner l’essor des infrastructures et des services. Une meilleure répartition des fonds entre grandes métropoles et villes intermédiaires sera nécessaire pour assurer un développement équilibré et inclusif.

L’urbanisation rapide du continent représente à la fois une opportunité et un risque. Si elle est bien gérée, elle peut être un levier de croissance et d’amélioration des conditions de vie. En revanche, un développement anarchique accentuerait les inégalités et les tensions environnementales. Le rapport appelle donc à une mobilisation immédiate des autorités publiques, des acteurs économiques et de la société civile pour inscrire l’expansion des villes africaines dans une logique de durabilité et d’inclusion.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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