La région Fès-Meknès trace sa voie vers une relance touristique ambitieuse. Avec en ligne de mire un million de visiteurs à l’horizon 2026, le Conseil régional du tourisme (CRT) mise sur ses racines culturelles, sa spiritualité, sa diversité naturelle… et une offensive tous azimuts sur la connectivité aérienne.
Objectif : tripler la durée de séjour moyenne pour atteindre trois nuitées, hisser la destination dans le top 3 national, et repositionner Fès-Meknès comme un carrefour incontournable du tourisme marocain.
Un pari sur la diversité des expériences
Fès-Meknès ne veut pas séduire un seul type de voyageur, mais capter un éventail de publics. Pour cela, le CRT déploie une stratégie en sept piliers : culture, thermalisme, écotourisme, spirituel, sport, gastronomie et bien-être. Une approche pensée pour allonger les séjours, favoriser les circuits internes et valoriser les territoires moins connus.
Dans ce maillage touristique, Fès reste la locomotive. Sa médina millénaire, ses palais, ses ateliers d’artisans et ses lieux de culte attirent un public en quête d’authenticité. Mais le reste de la région n’est pas en reste : les montagnes de l’Atlas, les stations thermales, les villages perchés ou encore les fêtes locales enrichissent l’expérience.
Connecter le monde à Fès-Saïss
Pour concrétiser cette ambition, un levier central : la connectivité. L’aéroport Fès-Saïss est au cœur de la transformation. L’ouverture prochaine de la ligne directe Fès-Dakar est très attendue. Elle vise à renforcer l’axe spirituel et historique avec l’Afrique de l’Ouest, notamment pour les pèlerins de la confrérie Tijaniya, dont le mausolée à Fès attire chaque année des milliers de fidèles.
Mais la feuille de route est plus large : liaisons avec l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Est, les grandes villes européennes et arabes, ainsi que les principaux hubs domestiques. Marrakech, Casablanca, Dakhla ou Errachidia doivent être mieux connectées pour favoriser les séjours combinés.
Une visibilité internationale renforcée
Sur le front de la promotion, Fès-Meknès muscle sa présence. Participation aux grands salons mondiaux (ITB Berlin, IFTM Top Resa, WTM Londres), voyages de presse, accueils d’agents de voyages et de délégations, campagnes digitales ciblées… La région veut exister dans les radars du voyage, à l’international comme au Maroc.
Des opérations de promotion avec Euronews, TripAdvisor ou encore le lancement des campagnes « Go Syaha » et « Cap Hospitalité » sur le marché local témoignent de cette volonté d’occupation de l’espace médiatique.
L’événementiel vient compléter la dynamique, avec des rendez-vous comme le Festival des musiques sacrées du monde, la Fête des cerises à Sefrou, HdraJazz ou encore les célébrations du Nouvel An amazigh à Ifrane.
Le spirituel comme levier structurant
L’un des atouts majeurs de la région reste son rayonnement spirituel. Fès, capitale religieuse du Royaume, attire une communauté fidèle et structurée autour du soufisme. La Zaouïa Tijaniya, fondée au XVIIIe siècle par Sidi Ahmed Tijani, représente un point d’ancrage spirituel pour près de 300 millions d’adeptes à travers le monde. Chaque année, les pèlerinages Tijanes vers la médina font vivre l’hôtellerie, la restauration et l’artisanat local.
Ce lien profond entre patrimoine spirituel et flux touristiques fait l’objet d’une attention particulière des autorités