La musique marocaine change de tempo. L’ancienne Association Marocaine de la Musique Andalouse, connue sous le nom d’AMMA, se transforme et devient la MAM, pour Moroccan Association of Music. Un nouveau nom pour un nouveau cap, plus large, plus inclusif, et surtout plus représentatif de l’ensemble du patrimoine sonore du pays.
Ce tournant sera célébré le 17 mai prochain à Casablanca, dans le cadre d’un concert exceptionnel programmé à l’ex-cathédrale du Sacré-Cœur. Sur scène, trois figures majeures de la musique marocaine incarneront cette volonté de réunir héritage et renouveau. En ouverture, la voix emblématique de Haj Mohamed Bajeddoub, accompagné de l’orchestre dirigé par Amine Debbi, offrira un hommage à la tradition andalouse. En seconde partie, le public retrouvera Nass El Ghiwane, groupe culte dont la portée dépasse les générations.
Appuyée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, soutenue par la Loterie Nationale et les Eaux Minérales d’Oulmès, la MAM entend devenir un acteur structurant du paysage culturel national. Au-delà des concerts, l’association veut impulser une dynamique qui croise recherche, formation, production artistique et circulation des œuvres, au Maroc comme à l’international.
Derrière cette évolution, une conviction défendue par sa présidente fondatrice, Fatima Mabchour : préserver les traditions tout en les inscrivant dans le présent. La MAM revendique une approche transversale, attentive à toutes les expressions musicales du pays, des sonorités amazighes aux rythmes gnawa, en passant par le melhoun, le hassani et les formes contemporaines.
Créée en 2020 à Casablanca, l’association s’était initialement donnée pour mission de sauvegarder et faire rayonner la musique andalouse. Cinq ans plus tard, forte de son expérience et des partenariats tissés, elle élargit son horizon pour mieux refléter la diversité du patrimoine musical marocain.
Ce changement d’identité marque une volonté claire : faire de la musique un espace de dialogue entre générations, entre cultures, entre mémoire et création. Le concert du 17 mai se veut ainsi le premier acte d’un projet plus vaste, qui ambitionne de faire résonner la richesse sonore du Maroc bien au-delà de ses frontières.