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vendredi 21 mars 2025

Lancement imminent du méga-projet d’hydrogène vert de Dakhla ?

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À Dakhla, le projet colossal d’exportation d’hydrogène vert et d’ammoniac est déjà en phase de finalisation, attirant autour de lui l’attention des industriels et des investisseurs. La première phase, prévue pour 2031, vise une production annuelle d’un million de tonnes, nécessitant un investissement de 4,04 milliards de dollars. Mais ce n’est pas tout puisque des extensions de ce projet suivront à un rythme de quatre à cinq ans, portant le coût total à environ 25 milliards de dollars.

Si la presse locale évoque un lancement imminent, aucune annonce officielle n’a encore précisé de calendrier définitif. Ce qui est sûr, c’est que la production sera exclusivement destinée à l’exportation, principalement vers le complexe portuaire Amsterdam-Rotterdam-Anvers, où l’hydrogène et l’ammoniac verts seront utilisés pour l’industrie et le transport maritime.

Derrière ce projet, un consortium réunissant plusieurs poids lourds du secteur énergétique. Parmi eux, TAQA Morocco – filiale du groupe émirati TAQA –, le fonds danois AP Moller Capital, ainsi que des entreprises marocaines comme Dahamco, Ornx Boujdour et le groupe OCP, acteur majeur du phosphate.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large. La semaine dernière, KGAL Investment Management et la banque allemande KfW ont accordé une subvention de 30 millions d’euros au projet Jorf Hydrogen Platform, porté par INNOVX’s Hydrojeel. Cette initiative a été sélectionnée parmi 98 propositions dans le cadre du PtX Development Fund, confirmant l’attrait grandissant du Maroc pour l’hydrogène vert.

En parallèle, un protocole d’accord a été signé entre GE Vernova, l’ONEE et le producteur d’électricité Nareva pour étudier l’injection d’hydrogène vert dans les turbines à gaz de la centrale électrique de Laâyoune. Une avancée qui pourrait accélérer la décarbonation du secteur énergétique marocain.

D’après l’Agence internationale de l’énergie, le Maroc fait partie des pays qui devraient dépasser leurs prévisions de production d’hydrogène pour 2030, aux côtés des Émirats arabes unis et d’Oman. La stratégie nationale marocaine repose sur plusieurs étapes : jusqu’en 2030, l’hydrogène vert sera essentiellement destiné à la production locale d’ammoniac et à l’exportation. Entre 2030 et 2040, la baisse des coûts de production et le développement des carburants synthétiques ouvriront de nouvelles perspectives. À plus long terme, entre 2040 et 2050, le pays ambitionne de s’imposer sur le marché mondial de l’hydrogène et d’élargir son usage aux secteurs industriel et résidentiel.

Avec ces investissements massifs, le Maroc renforce son rôle dans la transition énergétique mondiale, s’imposant progressivement comme un acteur clé du marché de l’hydrogène vert.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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